Covid a eu manifestement une influence sur le comportement des partis, dans la campagne électorale en cours. Les réseaux sociaux sont privilégiés là où c'est possible, parce que les grands meetings sont interdits, que les électeurs eux-mêmes ne veulent pas de contact physique. Ce changement était inéluctable, même en dehors de la pandémie. En 2016, la majorité des partis ont préféré les méthodes traditionnelles, mais il était clair que le Maroc ne pouvait pas rester en dehors du phénomène planétaire où les réseaux sociaux prennent le pas sur les médias traditionnels. Or ces outils sont maitrisés, en premier, par la jeunesse. Tous les partis ont confié leur communication à des jeunes, créatifs, qui innovent dans les messages politiques, surtout vers la jeunesse. Les partis politiques, dans leur ensemble, ont fait une grande place aux jeunes. Même si dans cette catégorie, une majorité n'est pas inscrite sur les listes électorales. C'est justement ce désintérêt pour la chose publique, qui est battu en brèche par la campagne actuelle. Les jeunes ont de l'appétit pour la politique, la vie en commun. Cela est un changement pérenne, définitif. Il n'y aura pas de retour en arrière. C'était une revendication sociale, les partis l'ont compris et ont mis leurs jeunes en lumière. L'impact est beaucoup plus fort que celui des listes nationales. Cet engagement ne peut que régénérer, renforcer la crédibilité des institutions représentatives. Le Roi, lors du discours du 20 août, a insisté sur le rôle de ces institutions face aux contraintes internes mais aussi externes. La puissance du Maroc, pour défendre son indépendance et ses intérêts, procède du fonctionnement de toutes ses institutions, y compris électives. Malheureusement, nos voisins de l'Est ne s'inscrivent pas dans cette vision. On aurait pu attendre de leur ministre des Affaires étrangères, monsieur Ramtane Lamamra, vu sa longue expérience, de jouer la carte de l'apaisement avec le Maroc et le renforcement de la crédibilité sociale de l'Etat algérien à l'intérieur. Ils ont choisi l'inverse. Le Maroc, lui, avance.