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Crimée et châtiment
Publié dans L'observateur du Maroc le 11 - 03 - 2014

La guerre de Crimée n'aura pas lieu. D'ailleurs, elle a déjà eu lieu. Les démocrates l'ont perdue et ils l'ont payé cher. C'était dans le palais de Livadia, le plus beau de la péninsule, à Yalta en 1945. Staline y fit accepter à Churchill et Roosevelt la domination de la Russie sur ses voisins immédiats. L'histoire toujours se répète. Pendant cinquante ans, les communistes aux ordres du Kremlin ont régné sur les nations d'Europe centrale réduites en colonies et condamnées à dépérir dans la bureaucratie, l'oppression et la corruption. Vladimir Poutine qui n'a jamais fait son deuil de l'Union soviétique et qui s'emploie à restaurer la grandeur de l'empire, poursuit l'éternel objectif de ses prédécesseurs : neutraliser cet « étranger proche ». S'assurer d'un glacis aux frontières a été la politique des tsars comme elle est celle de tout empire qui se sait fragile. A ses marges, Vladimir Poutine ne veut que des vassaux. Ou des clients, dépendants. Des hommes et des gouvernements que l'on manipule comme on joue avec des cubes. La crise ukrainienne manifeste d'une façon éclatante la détermination qu'il met à atteindre son objectif.
Il y avait de la rage, tant de mauvaise foi qu'elle confine au défi, dans le long soliloque de Vladimir Poutine devant les journalistes conviés à une conférence de presse au Kremlin. C'est la première fois que le maitre des lieux s'exprimait sur l‘Ukraine. La réussite des jeux de Sotchi lui avaient imposé un silence qui a dû lui coûter. Devant les caméras, l'œil flamboyant, le verbe dur, les jambes écartées comme s'il chevauchait, il s'est rattrapé. Cachant à peine le mépris qu'il porte à Viktor Ianoukovitch mais ne reconnaissant personne d'autre à la tête de l'état voisin. La révolution ? Un coup d'état illégitime. Privé d'interlocuteur, la Russie serait donc contrainte d'agir pour protéger les populations russophones... Personne ne les menace, il n'y a ni pogrom, ni épuration à Kiev, qu'importe ! La Russie fait tout comme. Quelques centaines de manifestants dans les provinces de l'Est appelant à l'intervention russe, des miliciens masqués à Kiev ressuscitant l'habituelle hydre fasciste, auront suffi à mettre en scène la fiction politique dont avait besoin la propagande russe. Un mensonge en entrainant un autre, Vladimir Poutine dément au mépris de l'évidence que ses troupes ont pris le contrôle des bases ukrainiennes en Crimée. Il a suffi d'un coup de ciseaux pour découdre les insignes sur les uniformes et d'un tournevis pour enlever les plaques minéralogiques sur les véhicules transports de troupes et voici les Forces spéciales transformées illico en milices d'auto-défense. L'annexion est en route. A terme, l'indépendance. Aussitôt reconnue par Moscou. Et très vite, la fusion au sein d'un ensemble quelconque, c'est-à-dire la digestion. La Russie s'est fait la main en Géorgie, en avalant l'Ossétie du sud et l'Abkhazie dont le sort ne préoccupe plus personne depuis cinq ans.
Cette fois encore, les Occidentaux dénoncent l'ingérence. Leurs accents d'indignation seraient plus convaincants s'ils n'avaient au Kosovo créé un précédent. S'ils n'avaient en Afghanistan, en Irak, en Libye foulé aux pieds la légalité onusienne et les grands principes du droit international. Chacun a bien compris qu'ils criaient d'autant plus forts qu'ils n'ont l'intention ni de mourir pour la Crimée ni de payer pour l'Ukraine. La Crimée est ainsi le châtiment des néoconservateurs.
C'est aussi celui des politiciens ukrainiens. Si le pays est amputée de la Crimée, c'est parce qu'il a perdu toute souveraineté. La corruption de ses élites a mis le pays au bord de la faillite et la Russie est son principal créancier et son premier client. Le sacrifice des insurgés qui ont donné leur vie sur Maïdan sera vain si les Ukrainiens n'éradiquent pas la corruption au sommet de l'Etat. Ensuite, ils pourront choisir de s'arrimer à l'Europe, de s'allier à Moscou ou de servir de pont entre les deux. Alors la chute de Victor Ianoukovitch apparaitra non comme la victoire de la révolution, juste le premier pas d'une libération


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