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Mais d'où vient ce Polisario?
Publié dans L'observateur du Maroc le 17 - 02 - 2008

Au lendemain de l'adoption de la résolution 1754 au Conseil de sécurité, les réactions des parties ont été assez diverses. Le Royaume du Maroc d'une part et le Polisario et Alger de l'autre ont manifesté leur satisfaction en évoquant les termes de la dite résolution que chaque partie estime aller dans le sens de ce qu'elle préconise.
Quels sont ces termes ? Et que préconise chacun des protagonistes ? Ce sont les réponses à ces deux questions qui donnent en réalité une idée sur la recevabilité ou non des arguments des uns et des autres.
Les deux bornes qui délimitent l'imbroglio du Sahara occidental sont d'un côté l'intégration de cette région au Royaume du Maroc et de l'autre la création de toute pièce d'un Etat indépendant. Parler de création de toute pièce est une simple constatation de fait historique. Effectivement aucune entité étatique n'a jamais existé en tant que tel dans cette région du Sahara occidental, ni même aucune administration locale qui gouvernerait cette région.
La seule et unique autorité que connaissaient les tribus nomades était celle des chioukhs dont la légitimité émanait de la seule et unique allégeance qu'ils reconnaissaient aux sultans du Maroc.
Ces deux bornes de l'intégration au Maroc et de la création de toute pièce d'un Etat indépendant étaient les deux options contradictoires opposées voir même ennemies et irréconciliables, qui ont durant les 32 dernières années se sont confrontés sur le front diplomatique internationale et uniquement sur ce front là.
Sur le terrain concret l'évolution était plutôt dynamique et contrastait avec cette guerre des tranchés que les deux camps de l'intégration au Royaume du Maroc et de la création d'un Etat Sahraoui se livraient.
Dans le pays réel, en l'occurrence le Sahara occidental les évolution et les réalisations d'un camps différent beaucoup de ceux de l'autre.
Le Maroc a suivi en cela une ligne plutôt rectiligne, réglant la procédure de décolonisation avec l'ancienne administration coloniale et clôturant définitivement ce volet par la récupération de Seguia Lhamra et Rio d'oro, entamant avant un grand effort de moyens la mise en valeur de ces régions pour rattraper le retard que cette décolonisation tardive a crée entre le Sahara et les autres régions du Maroc.
Le Maroc a par ailleurs maintenu une attitude ferme quand à la légitimité de sa récupération du Sahara, tout en faisant face à la confrontation militaire que le camp adverse lui imposait.
Du côté des tenant de la thèse du peuple sahraoui et de l'indépendance du Sahara occidental, à savoir le Polisario la situation a connu trois phases qui constituent les unes par rapport aux autres des ruptures ou plutôt des revirement de situation.
La création du Polisario a été le résultat du parcours sinueux et accidenté des fondateurs.
La première phase était celle du lancement laborieux d'actes de guérilla au moment où se nouait l'acte final qui devait conduire au départ d'un colonisateur qui a trop tardé à s'en aller et surtout qu'on a trop tardé à faire partir. C'est du moins ce que pensent les jeunes activistes qui fonderont le Polisario. Pendant ce laps de temps qui sépare avril 73 et début 75 il n'est question ni d'indépendance, ni de République arabe Sahraoui démocratique, RASD.
Les complications que connaîtra ce dossier pendant l'année 75 et en particulier l'intrusion de la Libye et l'Algérie dans ce dossier donneront lieu au premier revirement de situation et le début de la deuxième phase, relativement courte de l'évolution de cette organisation politico-militaire.
Le Polisario ajoutera à son slogan de la décolonisation du Sahara occidental le refus de l'attachement au Maroc. Et l'idée de la réduction de la procédure d'autodétermination à la seule indépendance.
Le climat était cependant chargé de sous-entendus, de non dit et d'ambiguïté.
Mustapha Sayyed El Ouali le leader et l'âme du Front Polisario a bien traduit ce climat, quand quelques mois avant son assassinat suspect, il soutenait que l'autodétermination des Sahraouis doit d'abord être envisagée, par rapport aux galonnés d'Alger.
La disparition de cet homme et l'arrivée en 1976 de Mohamed Abdelaziz à la tête du Polisario constituera le deuxième revirement et le passage à l'étape qui est en cours aujourd'hui.
On s'installera désormais dans le processus de la réécriture de l'histoire et de l'invention iconographique dans le seul sens de la mise en valeur de l'option de l'indépendance portée par le phantasme d'une sorte de déterminisme historique. Le Polisario plongera totalement dans le processus de tension que nourrissait la guerre froide au niveau régional, en s'appuyant en cela sur le camp soviétique dont ces deux nouveaux soutiens, algérien et libyen sont deux membres éminents en Afrique.
Cette ultime rupture figera la structure, mais aussi les comportements de la direction du Polisario qui devient imperméable à tous les bouleversements que connaîtra le monde et la région, aux changements, somme toute naturelles, que subira la population que cette même direction a mené en 1975 dans les camps de Tindouf.
Sorti du contrôle idéologique, sécuritaire et de l'aide alimentaire, la perspective de la direction du Polisario que dirige Mohamed Abdelaziz depuis plus de 30 ans se limite à un rejet explicite ou par manœuvres interposées de toutes les perspectives de règlement de ce dossier. En cela c'est l'enlisement progressif, dans un tête à tête de plus en plus étouffant et dans une promiscuité croissante avec Alger, et surtout avec ceux qui en Algérie ont autorité pour décider en matière de politique régionale et extérieure.
Comprendre cette évolution et l'histoire du dossier est nécessaire pour comprendre toute la difficulté de voire se débloquer la situation et surtout pour voir le Polisario quitter cette position retranchée de l'indépendance ou rien. Toutes les entraves et tous les propos qui qualifient d'improbable les résultats des négociations encore à l'état de projet, ainsi que les effets de manche sur la non crédibilité de la proposition marocaine et sur sa non sincérité….tout va dans le sens de la résistance qu'oppose le Polisario, mais aussi Alger à la perspective ouverte par la résolution 1754 pour négocier.
Au vu de tout ce qui précède il faut se rappeler que le discours actuel du Polisario sur l'«autodétermination-indépendance », sur le « colonialisme marocain », sur le monopole autoproclamé par le Polisario de la parole du peuple du Sahara occidental, ce qui ne correspond pas du tout à la réalité (plus des 2/3 des Sahraouis vivent chez eux et sont favorable à l'intégrité de leur pays le Maroc), tous les blocages en fait se sont construit sur la période de trois décennies qui nous séparent de 1975.
Aujourd'hui le Royaume du Maroc qui a fait un long chemin avant d'en arriver à la solution quasi miraculeuse pour neutraliser le tiraillement et l'antinomie entre les deux concepts d'intégration pure et simple et d'indépendance pure et simple, en proposant un plan d'autonomie, a fait le maximum du chemin. Le Polisario qui a fait tous les revirements précités peut-il quitter cette position jusqu'au-boutiste du tout ou rien pour contribuer au déblocage de la situation du dossier du Sahara occidental ?
Tout l'enjeu de la période actuelle est là.


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