Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé, dimanche à Paris, que l'Union pour la Méditerranée (UPM) est "devenue maintenant une réalité", et que tout le monde a accepté les différents détails de la déclaration finale du sommet. Le chef de l'Etat français qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, à l'issue du sommet de l'UPM, a souligné que deux nouveautés sont à l'actif de cette nouvelle Union : "une volonté d'égalité entre le Nord et le Sud et une volonté de se retrouver autour de projets concrets". Concernant les structures de l'Union, N. Sarkozy a fait savoir que les ministres des Affaires étrangères des pays du Sud et du Nord se réuniront prochainement pour annoncer le lieu et la composition du secrétariat général permanent de l'UPM. Le président français a par ailleurs ajouté que "d'ici là nous allons travailler sur le financement", annonçant que toutes les institutions, notamment la Banque européenne d'investissement et tous les Etats, s'engageront pour le financement des projets qui seront prévus. "Nous ferons dans ce sens un certain nombre de propositions comme nous l'avions déjà fait pour construire les instituions européennes", a-t-il précisé. L'UPM tiendrait son sommet tous les deux ans alors que les ministres des AE se réuniront tous les ans, a indiqué le président français, annonçant que la Ligue des Etats arabes sera l'invité permanent du sommet. Un hommage a été rendu pour l'occasion au secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Le président égyptien et co-président du Sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM), Mohamed Hosni Moubarak, a souligné que "des pas de géant" ont été franchis sur la voie de la coopération entre l'Europe et la Méditerranée. "Nous avons pu réaliser des pas de géant sur la voie de la coopération entre l'Europe et la Méditerranée", a indiqué le chef de l'Etat égyptien. Il s'est dit également certain que l'UPM sera "fructueuse" et contribuera à ouvrir de "nouvelles pages" dans la coopération entre l'UE et les pays de la Méditerranée, faisant remarquer que cette nouvelle institution est appelée à aboutir et à mener vers plus de paix et de stabilité. Après avoir rappelé que Mare Nostrum était "le berceau et le creuset de plusieurs cultures et civilisations", le président égyptien a relevé que l'Europe et la Méditerranée ont "des intérêts et des liens communs" et que leur sécurité est "liée l'une à l'autre". "Nous étions toujours conscients de cette réalité", a-t-il ajouté, rappelant que la France et l'Egypte avaient lancé en 1994 le Forum de la Méditerranée précédant le processus de Barcelone qui a ouvert une nouvelle page dans la coopération euro-méditerranéenne. Evoquant la question de financement des projets retenus, H. Moubarak a fait observer que "le financement est disponible dans plusieurs pays et plusieurs endroits", mais ce qu'il faut, a-t-il ajouté, c'est "la confiance et la stabilité nécessaires à encourager les investissements et drainer les financements nécessaires". Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a affirmé que les projets concrets que "nous privilégions" à travers l'Union pour la Méditerranée (UPM) auront "une incidence très directe sur la qualité de vie des citoyens des deux rives de la Méditerranée". S'exprimant, dimanche à Paris à l'ouverture du Sommet de l'UPM, J.M. Barroso a fait remarquer que ces projets portent sur la dépollution marine, le plan solaire, les autoroutes terrestres et maritimes, l'université euro-méditerranéenne et la protection civile, ajoutant que ces projets sont "porteurs d'avenir" et "tournés vers le 21-ème siècle", l'économie du savoir, la protection de l'environnement et le dialogue entre les cultures. L'UPM est "une grande idée que nous devons transformer en réalité", a-t-il dit, précisant que la Méditerranée est "un horizon commun" qui constitue une priorité pour toute l'Union européenne sur les plans culturel, politique, économique, social et environnemental. "En lançant l'UPM, nous voulons porter notre partenariat à la hauteur des défis à relever. Mais nous voulons aussi et surtout le faire en répondant à des enjeux concrets par des projets concrets (...) qui ont un sens pour nos concitoyens", a-t-il encore ajouté. En témoigne, a-t-il expliqué, le choix d'une gouvernance "vraiment" partagée, d'une réelle appropriation politique et de projets visibles dans la vie quotidienne des citoyens. Et de conclure que ce sommet scelle symboliquement un pacte de coresponsabilité pour une union de projets concrets.