Ouvertement annoncée par le Roi Mohammed VI envers l'Algérie, la politique de la main tendue n'a rien donnée...faute d'interlocuteurs légitimes. Le Maroc tient au Maghreb et le Roi Mohammed VI l'a lui-même plusieurs fois affirmé. Pour rappel, quand le président Abdelmajid Tebboune a été élu, sous les huées en décembre 2019, le Souverain l'a quand même félicité, et lui a proposé d'ouvrir une nouvelle page dans les relations entre le Maroc et l'Algérie, sur la base de la confiance mutuelle et du dialogue constructif. Rabat attend toujours la réponse. Au vu de la réalité politique algérienne, on peut se demander qui peut aujourd'hui prendre des décisions majeures en Algérie. La priorité du président est de se soigner pour pouvoir se remettre sur pied. Celle du général Saïd Chengriha est de diviser pour tenter de continuer à régner, si Dieu lui prête encore quelques années. Quant au président par intérim du Conseil de la nation, qui fait en principe office de vice-président, du haut de ses 90 ans, il s'accroche maladivement au perchoir au point que les sénateurs algériens viennent de lui crier à l'unisson au nez : « Dégage ! ». Voici ce qu'écrit, ce jeudi 28 janvier, le quotidien algérien El Watan sur son site web sur ce nouveau scandale constitutionnel : « Les regards sont une nouvelle fois braqués sur le Conseil de la nation. Cette chambre parlementaire, qui n'a ni les prérogatives d'amender ni de faire des propositions de lois, est aujourd'hui au cœur d'une nouvelle crise en raison du refus de Salah Goudjil, qui assure l'intérim de la présidence depuis le mois d'avril 2019, de quitter le perchoir et d'organiser des élections. » L'auteur de l'article rappelle qu'un vote permettra d'élire le deuxième personnage de l'Etat en remplacement de Abdelkader Bensalah, qui a mis fin à son mandat à la tête de cette institution parlementaire le 29 décembre 2019. Il rappelle aussi que depuis cette date, le poste est resté légalement vacant. Et El Watan d'ajouter, avec agacement, que Salah Goudjil, ce cacique du FLN, ne veut pas lâcher les arcanes du pouvoir et les sénateurs, qui l'accusent d'outrepasser les lois, sollicitent l'intervention du président Tebboune pour mettre fin à cette mascarade. Sauf que Tebboune a d'autres problèmes, vitaux, à régler. On le voit bien, même les législateurs algériens cherchent, dans les arcanes du pouvoir, un interlocuteur qui peut prendre des décisions, en vain. Comme eux, le Maroc, et bien d'autres pays n'auront d'autre choix que d'attendre... Le Maghreb aussi. LIRE LE DOSSIER INTEGRAL POUVOIR D'ALGER : LES ALGERIENS MERITENT MIEUX