Lancement de la Zlecaf en 2018 au Rwanda Le parachèvement de l'entrée en vigueur de la zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF) en ce mois de janvier 2021 relance le débat sur le niveau d'intégration économique des pays membres ainsi que leurs modèles de développement. Le Maroc a son expérience à faire valoir.
Pour relever le défi de l'intégration régionale, le Royaume a posé les jalons d'une stratégie de co-développement comme mode d'action pour promouvoir un partenariat mutuellement avantageux avec les pays membres de la Zlecaf. La stratégie nationale se déploie en termes de développement économique, de consolidation de la solidarité, de partage de savoir-faire et d'amélioration du bien-être des populations. Elle instaure des mécanismes appropriés en matière de financement et de renforcement des capacités humaines tout en veillant à consolider le rôle de la diplomatie économique et le maintien de la paix.
La zone de libre échange est ainsi l'occasion de placer la politique économique africaine du Maroc sous une dimension globale et continentale. L'objectif est de renforcer sa dimension régionale. «La politique étrangère marocaine est déjà fortement tournée vers l'Afrique. Les échanges commerciaux du Maroc avec les autres pays africains et les IDE marocains en Afrique ont connu des avancées remarquables», explique Jamal Machrouh, Senior Fellow au Policy Center For The New South et professeur en relations internationales dans une interview publiée sur le site de ce think tank. Par ailleurs, dans son rapport, le CESE fait savoir qu'au cours des quinze dernières années, les échanges commerciaux du Maroc avec l'Afrique ont augmenté de 20%, soit une hausse de 14,458 milliards de dirhams. Ils ont enregistré en valeur près de 40,5 milliards de dirhams en 2018. Dans ce sens, le Maroc a engagé, au cours des vingt dernières années, une politique de coopération volontariste, orientée vers la responsabilité partagée et la solidarité. «La mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine constitue un événement géoéconomique majeur», déclare Jamal Machrouh. Et d'ajouter : «c'est la plus grande Zone de libre échange du monde en termes de nombre des pays membres. Les opportunités économiques que recèle la ZLECAF sont considérables ». La Banque africaine de développement (BAD) le confirme : les échanges intra-africains se sont élevés à environ 15,2 % du total des exportations de l'Afrique pendant la période 2015-2017, alors qu'en Amérique, en Asie, en Europe et en Océanie, les échanges intracontinentaux représentaient respectivement 47 %, 61 %, 67 % et 7 % du total des échanges. Le Maroc a donc tout à gagner en mettant en pratique sa stratégie de co-developpement au profit de l'intégration régionale africaine. Oumaima Bouzmane – Journaliste stagiaire