Nabil Benabdellah, ambassadeur du Maroc à Rome, sera bientôt de retour au pays. Certains le disent en disgrâce, à cause d'un comportement déplacé de sa femme, alors que d'autres soutiennent qu'il sera promu à d'autres fonctions. La visite au chevet des blessés marocains de la catastrophe ferroviaire de Viareggio, le 30 juin, aura été la dernière activité officielle de Nabil Benabdellah en tant qu'ambassadeur du Maroc à Rome. L'ancien ministre de la Communication est en effet sur le point de quitter la capitale italienne, où il aura passé exactement huit mois, à un poste qu'il a (presque) tout fait pour obtenir. En novembre 2008, il fut en effet l'un des trois politiques, avec Mohamed Lakhsassi (USFP) et Lahcen Abdelkhalek (Istiqlal), à être nommé dans le vaste monde de la diplomatie. Le futur ex-ambassadeur du Maroc à Rome rentre donc bientôt à Rabat. Toutefois, le rappel du diplomate n'est pas encore à l'ordre du jour. Bien que l'intéressé l'ait confirmé, son départ n'a toujours pas été officialisé à l'écriture de ces lignes. “Rien de cela n'est encore officiel, mais le bruit de son rappel court au ministère”, affirme une source au département des Affaires étrangères. La même source a cependant démenti les informations selon lesquelles Nabil Benabdellah se serait rendu au ministère il y a quelques jours. “De toutes les manières, une fois relevé de son poste, il est peu probable qu'il rejoigne les rangs du ministère des Affaires étrangères”, explique la même source. Etant un ambassadeur “politique”, il devrait théoriquement reprendre ses activités d'avant sa nomination, “comme cela est de coutume”, estime notre interlocuteur, qui se refuse à avancer les raisons de ce rappel. Un rappel, deux versions En fait, deux versions circulent depuis quelque temps. Une première impute le rappel de l'ambassadeur à une altercation survenue il y a quelques jours entre son épouse, Kawtar Sounni, et celle de son ministre de tutelle, Fatiha Tahiri, à propos d'une vague question de sièges lors de la 53e Biennale de Venise. Selon une version des faits dont se sont fait l'écho certains quotidiens, des témoins aurait assisté à un échange virulent entre les deux femmes. Voici pour la première hypothèse d'explication de la révocation subite de l'ambassadeur. Décision qui devrait prendre effet vraisemblablement le 15 juillet. “Faux ! soutient une source au département des Affaires étrangères, le rappel d'un ambassadeur répond à des règles précises. C'est une décision qui ne peut être prise à la légère, encore moins en fonction de susceptibilités personnelles”. D'où une seconde explication, considérée par beaucoup comme la plus plausible, qui veut que l'ancien ministre soit appelé à assumer d'autres fonctions, précisément la direction d'un organisme public. Il s'agirait en fait de la direction de la SNRT, voire de la présidence du Pôle audiovisuel public. Benabdellah serait ainsi promis à la succession de Faïçal Laraïchi (donné partant à maintes reprises), qui serait à son tour pressenti pour intégrer le cabinet royal en tant que conseiller du roi. La nomination de Nabil Benabdellah circulait déjà dans les couloirs de l'organisme public au lendemain de sa défaite lors des élections législatives de septembre 2007, dans la circonscription de Temara. Quant à l'identité du nouvel ambassadeur marocain chez Berlusconi, on avance déjà, avec insistance, le nom de Hassan Abouayoub, ancien ministre et ambassadeur à Paris, et actuel ambassadeur itinérant du royaume.