L'annonce ne porte ni sur la date d'introduction ni sur les détails de l'opération. Elle concerne exclusivement les opérateurs du Conseil financier au Maroc et à l'étranger. En effet, l'annonce est un appel d'offres pour la réalisation de la mission de conseil et de placement à la Bourse de la tranche maximale de 8% détenue par l'Etat dans IAM. Les conseillers financiers de la place devraient déjà être en train de préparer leur dossier. Cette préparation passe nécessairement par la recherche de partenariat pour constituer des groupements alliant conseillers financiers marocains et étrangers pour bétonner les soumissions. Les opérateurs concernés n'ont que quelques semaines pour le faire puisque la date d'ouverture des plis est prévue pour le 6 août prochain Cette alliance entre opérateurs locaux et étrangers avait bien servi à CFG Group et BCP lors de la dernière opération de cession des titres Maroc Telecom détenus par l'Etat. Les deux banques d'affaires s'étaient en effet alliées au géant Morgan Stanley. Ce qui leur a permis de remporter ce marché où 4% de Maroc Telecom détenus par l'Etat avaient été vendus exclusivement à des institutionnels marocains et étrangers en avril 2007. Le conseiller arrangeur de l'introduction à la Bourse de Casablanca de la société tunisienne Ennakl Automobiles a procédé vendredi dernier à une clôture anticipée des souscriptions. L'option de céder les 8% du capital exclusivement à des institutionnels semble compromise. A en croire des sources du marché, l'option la plus plausible serait d'opérer une cession plus orientée vers le grand public. D'une part, parce que la proportion à céder est plus consistante, soit le double de l'opération de 2007. En plus, cette nouvelle cession en Bourse serait aussi une manière de re-convaincre les investisseurs, notamment particuliers, de renouer avec la place casablancaise. Quoi de mieux pour le faire qu'un titre aussi populaire que Maroc Telecom ? D'ailleurs, l'information sur la cession d'une nouvelle part du capital de l'opérateur historique détenue par l'Etat circulait depuis l'année dernière. Seule une opération similaire était susceptible pour les opérateurs de la place de redynamiser le marché ne serait-ce que partiellement après les moments de gloire de 2006 et 2007. Mais l'Etat et ses conseillers financiers qui restent donc à choisir ne mettront certainement pas leurs œufs dans le même panier. En effet, l'opération ne sera certainement pas exclusivement dédiée aux particuliers, surtout dans ce contexte d'hésitation. Les institutionnels auront une grosse part du gâteau, à défaut de l'avoir en entier. Le ralliement des investisseurs vers la place casablancaise est loin d'être l'objectif principal de cette opération. Si Mezouar et ses équipes ont décidé de réaliser cette opération, c'est principalement pour mobiliser des fonds, notamment dans ce contexte d'assèchement de liquidités sur le marché financier. Des annonces parlent d'un besoin de financement équivalent à 11 milliards de DH. Pour cette nouvelle opération, il s'agirait de vendre 70,4 millions d'actions Maroc Telecom. Ce chiffre est issu d'un calcul sur la base du nombre total d'actions de la société (879.095.340 actions). Si l'on s'en tient à la valeur du titre en bourse en fin de semaine dernière (157,4 DH), les 8% du capital vaudraient actuellement environ 11 milliards de DH. Comparée au montant recueilli lors de la dernière opération de cession (4% du capital de Maroc Telecom cédé en 2007) et qui s'élevait pour rappel à 4 milliards de DH, cette valeur paraît logique. Ceci dit, ces calculs demeurent de pures spéculations. Tout dépendra de la valorisation de la société et de la valeur cible que l'Etat souhaite dégager de cette opération. L'Etat recueillera certes l'argent, mais Vivendi aura encore plus de mise-main sur les décisions stratégiques de l'opérateur télécoms. Au fur à mesure que la part de l'Etat se réduit, son pouvoir d'intervention dans les instances de gouvernance de la société se fait de plus en plus discret. L'annonce de Maroc Telecom intervient à un moment où la place casablancaise connaît un engouement pour le papier frais. En effet, le conseiller arrangeur de l'introduction à la Bourse de Casablanca de la société tunisienne Ennakl Automobiles a procédé vendredi dernier à une clôture anticipée des souscriptions, soit un jour après la date à partir de laquelle il pouvait prendre cette décision. Ce qui veut dire que l'intérêt des investisseurs pour la Bourse est toujours là. Vivement du papier !