Vous êtes ici : Actualités / featured / Benkirane II : début des négociations Lundi soir, à l'issue d'une réunion du bureau politique du Rassemblement national des indépendants (RNI), les dirigeants du parti ont donné l'aval à leur président pour débuter les négociations, indiquant que «l'intérêt accordé au parti est une preuve de la crédibilité et de l'importance du parti sur la scène politique », selon le communiqué rendu public à l'issue de cette réunion. Le bureau politique du RNI a « délégué la gestion de cette étape » à son président Salaheddine Mezouar. Dans ce document, le parti appelle à « remédier sérieusement à la situation afin de dissiper l'attentisme et redonner confiance que ce soit en interne ou au regard des relations du pays avec les partenaires étrangers», rappelant qu'il n'a cessé « d'alerter sur la détérioration de la situation générale que la crise gouvernementale n'a fait qu'aggraver ». Les consultations entre le parti de la Justice et du Développement (PJD) et les partis de l'opposition débuteraient aujourd'hui. Contacté par Le Soir échos, le secrétaire général adjoint du PJD, Slimane Amrani, déclare pourtant « ne détenir aucune information à ce sujet ». Au RNI, parti le plus pressenti pour remplacer le Parti de l'Istiqlal (PI), c'est silence radio également. Le bureau politique a désigné un porte-parole, en la personne de Salaheddine Mezouar, président du parti, qui reste injoignable. Les autres membres du bureau politique du parti de la Colombe devant s'abstenir de toute déclaration à la presse. RNI, « agent d'équilibre » Samedi, le SG du PJD a eu l'aval des membres de l'instance dirigeante pour débuter les consultations avec les partis de l'opposition en vue de former un nouveau gouvernement. Abdelilah Benkirane est chargé de programmer la tenue d'une session du Conseil national du parti afin de statuer sur cette décision. Les démissions des ministres istiqlaliens n'ont pas encore été soumises au roi par le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. L'enjeu principal de ces consultations reste la redistribution des portefeuilles ministériels, suite à la démission du ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, du ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Fouad Douiri, du ministre de l'Artisanat, Abdessamad Qaiouh, du ministre délégué aux Affaires étrangères, Youssef Amrani, et du ministre délégué auprès du Chef du gouvernement en charge des Marocains Résidant à l'Etranger, Abdellatif Maazouz. Le ministre de l'Education Nationale, Mohamed El Ouafa, qui a refusé de se conformer à la décision du comité exécutif du Parti de l'Istiqlal, a été suspendu par sa formation politique mercredi dernier et devrait être traduit devant la commission d'arbitrage et de discipline du parti, en vertu de l'article 73 des statuts du parti de la Balance pour « atteinte aux intérêts du parti et non respect de ses décisions ». « Dans le contexte actuel, c'est le Rassemblement National des Indépendants (RNI) qui est le plus pressenti pour rejoindre la coalition gouvernementale », déclare Mohamed Zineddine, professeur de droit constitutionnel et de sciences politiques à l'Université Hassan II de Mohammédia. Pour le politologue, il ne s'agit pas uniquement de chiffres : la majorité ayant besoin de 50 sièges pour être complète et le RNI en détenant 54. « Au-delà du nombre de sièges, il y a une raison historique : le RNI a toujours eu ce rôle d'agent d'équilibre, dans l'histoire des gouvernements marocains. De plus, la valeur ajoutée du RNI est qu'il est composée de nombreux technocrates, dont le gouvernement actuel pourrait grandement bénéficier », explique Mohamed Zineddine. Certains PJDistes restent favorables à des élections anticipées, plutôt qu'à une nouvelle coalition gouvernementale. Cette option reste envisageable, selon certains dirigeants du parti de la Lampe, « en cas d'échec des négociations avec les partis de l'opposition ».