Après la présentation du parti de l'Istiqlal de la démission de ses cinq ministres, c'est en équipe que se prépare le marathon des négociations pour replâtrer l'Exécutif. Le trio dirigeant les partis restants dans la coalition gouvernementale s'est réuni hier à Rabat, a indiqué à ALM une source sûre. L'objectif d'Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement (PJD), Mohand Laenser, ministre de l'intérieur (MP), et Nabil Benabdellah, ministre de l'habitat (PPS), est de se concerter, puis conjuguer leurs efforts pour convaincre le RNI de les rallier. Ainsi dans cette mission, M. Benkirane ne souhaite plus faire cavalier seul. Et pour cause : la tâche ne s'avère pas facile. Le RNI est aujourd'hui conscient de son poids. Selon Said Ameskan, secrétaire général-adjoint du MP, «disposant de 52 sièges, le RNI est le seul à pouvoir remplacer l'Istiqlal (60 sièges) et compléter la majorité gouvernementale». En effet, les autres partis de l'opposition capables de faire la différence (USFP et PAM) mettent une ligne rouge vis-à-vis d'une potentielle alliance avec le PJD. Toutefois, le RNI n'a pas manqué à plusieurs reprises d'exprimer et avec fermeté par le biais de son président Salaheddine Mezouar son refus «de servir de roue de secours». Aujourd'hui donc ce parti voudra imposer ses conditions, d'autant qu'en interne, les échos font état d'une véritable compétition entre les ministrables. Dans cette situation, l'actuelle coalition gouvernementale se solidarise. Toutefois, selon les observateurs de la scène politique, le développement de ces concertations pourrait changer l'architecture du gouvernement et réduire le nombre de portefeuilles ministériels. Donne qui ne serait pas en faveur du PPS, étant avec ses 20 sièges le maillon faible de cette coalition. A ce sujet, Rachid Roukban, membre du bureau politique du PPS et président du groupe parlementaire, souligne «Le chef de gouvernement devrait démarrer bientôt ses concertations et les mêmes raisons qui ont poussé nos instances décisionnelles à voter pour la participation à ce gouvernement sont toujours valables. Mais si des nouveautés s'ajoutent et changent la donne, nous nous référerons une nouvelle fois à nos instances pour prendre la décision jugée adéquate». Pour rappel, après l'annonce de la présentation de la démission des ministres istiqlaliens mardi 9 juillet, le secrétariat général du PJD s'est réuni samedi 13 juillet. A cet effet, il a chargé le numéro un du parti d'entamer les discussions en vue de former une nouvelle majorité susceptible de poursuivre le programme des réformes et de recentrer les efforts sur les véritables priorités sur la base de la règle de l'harmonie et de la cohésion au sein du gouvernement et dans le respect du facteur temps.