Le PPS tire la sonnette d'alarme par rapport à la tension qui existe au sein de la majorité gouvernementale et qui entrave la coordination entre ses composantes, et appelle d'urgence ces dernières à se réunir. «Aujourd'hui il est devenu très difficile de réunir les dirigeants des composantes de la majorité autour d'une même table, notamment dans le cadre du mécanisme de concertation», a déclaré à ALM Rachid Roukbane, président du groupe parlementaire du progrès démocratique (PPS), pointant du doigt le climat électrique qui règne entre les composantes de la majorité. En effet, selon plusieurs sources concordantes, aucune réunion du mécanisme de concertation n'a été tenue depuis décembre. Et cette situation extrêmement tendue ne va pas s'arrangeant, notamment à cause des différentes sorties médiatiques fracassantes de Hamid Chabat, secrétaire général de l'Istiqlal, prenant pour cible le chef de gouvernement et son parti. La dernière en date étant le mémorandum de Chabat fustigeant le rendement du gouvernement et appelant à un remaniement ministériel. Mais pour le PPS, une telle situation n'a que trop duré. «L'absence depuis un moment d'une coordination régulière et pertinente ne sert aucunement l'intérêt de la nation, et a encore plus d'effets négatifs sur le rendement du gouvernement et dans une conjoncture politique économique et sociale délicate», a souligné M. Roukbane. Dans ce sens, le parti de Nabil Benabdelah a appelé mercredi dernier à «une rencontre urgente de l'instance de direction de la majorité afin de faire le point sur la situation actuelle et dresser le bilan d'une année de travail du gouvernement», lit-on dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion du bureau politique du PPS. Sauf qu'aucune réponse à cet appel n'a encore été formulée par les autres composantes de la majorité (PJD, Istiqlal et MP). A croire que faire la sourde oreille est devenu la règle entre les partis formant le gouvernement : personne n'avait voulu réagir aux revendications de l'Istiqlal et personne ne semble réagir à l'appel de détresse du PPS. Par ailleurs, Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS, pour qui opérer un remaniement ministériel après une année d'exercice est prématuré, avait sans grand succès pris l'initiative d'apaiser les tensions au sein de la majorité. Dans ce sens, il avait réuni, jeudi 10 janvier, Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement, et Hamid Chabat, secrétaire général de l'Istiqlal, appelant les composantes de la majorité «à un dialogue serein et sérieux et à faire prévaloir le sens de la responsabilité et l'intérêt de la nation pour éviter toute tension préjudiciable à la cohabitation démocratique».