C'est la dernière ligne droite avant la reconstitution de la coalition gouvernementale. Le parti qui remplacera l'Istiqlal est sans détour le RNI. Réuni lundi 15 juillet à Casablanca, le bureau politique du parti de la colombe a adopté le principe de participation au gouvernement Benkirane. Il ne reste maintenant à Benkirane, chef de gouvernement, qu'à accélérer le processus. En effet, M. Benkirane doit, en vertu de l'article 47 de la Constitution, présenter à SM le Roi la démission des cinq ministres istiqlaliens pour conclure le processus de retrait de l'Istiqlal de l'équipe gouvernementale. Il doit aussi entrer dans le vif des négociations avec le RNI. Un vœu pieux exprimé par les principaux concernés, à commencer par le RNI. «Le bureau politique du RNI appelle à une accélération de la résolution de la situation avec tout le sérieux nécessaire», indique le communiqué de ce parti qui est passé à l'opposition après les élections du 25 novembre 2011. A lire : Un seul et unique scénario pour le gouvernement : s'allier avec le RNI Et d'ajouter: «Nous n'avons pas cessé de tirer la sonnette d'alarme par rapport à la détérioration de la situation générale, aggravée par la crise gouvernementale. Aujourd'hui il faut mettre fin à l'attentisme et rétablir la confiance aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays avec ses différents partenaires», lit-on dans ledit communiqué. Conscient de leur poids comme étant l'allié favori, les responsables du RNI soulignent dans leur communiqué que «l'intérêt porté à leur parti est une preuve de la crédibilité et de la place de choix dont il bénéficie dans le paysage politique». Ainsi aujourd'hui, c'est à Salaheddine Mezouar, président du parti, que reviendra la mission de négocier avec Benkirane et ses alliés. Dans ce sens, «les membres du bureau politique ont délégué au président du parti la responsabilité de bien gérer l'étape et les négociations, se félicitant de la sagesse de ses positions nationales responsables». Il n'est donc plus qu'une question de temps pour mettre fin à une crise qui a duré plus de huit mois et a sérieusement impacté l'homogénéité du gouvernement, depuis l'accès de Hamid Chabat à la tête de l'Istiqlal. Reste à savoir quelles seront les conditions de Salaheddine Mezouar. A ce sujet, plusieurs rumeurs ont fait couler beaucoup d'encre et que le bureau politique du RNI n'a pas manqué de dénoncer: «Ces rumeurs cherchent à affaiblir le parti et porter atteinte à ses structures et instances décisionnelles». Autre question qui se pose maintenant est de savoir si le RNI se contentera d'un simple remplacement des ministres istiqlaliens démissionnaires, ou si ce remaniement sera l'occasion d'une véritable révision de l'organigramme et des priorités gouvernementales. Dans ce sens, plusieurs observateurs de la scène politique appellent le gouvernement Benkirane II à saisir cette occasion pour se restructurer et éviter les erreurs du passé. Une occasion aussi pour présenter un nouveau programme, ainsi qu'une déclaration gouvernementale à soumettre au vote de confiance du Parlement et démarrer sur une nouvelle base.