Vous êtes ici : Actualités / Societe / Guéguerre entres architectes Les architectes montent au créneau pour dénoncer la situation de leur instance représentative qu'ils qualifient d'« illégale ». Dans une pétition, adressée au SGG (Secrétariat général du Gouvernement) et au ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, le collectif « Initiatives architectes » décrit une situation « catastrophique ». « La situation prévalant actuellement au sein du Conseil National des Architectes du Maroc est une situation d'illégalité. Des architectes usant et abusant de leurs prérogatives antérieures au sein de cette instance s'octroient, s'échangent les responsabilités et mènent des actions de représentation de l'Ordre des Architectes en dehors de tout support légal et de légitimité élective. Nous déplorons cette situation inédite qui porte un grand discrédit à notre organisation », s'indignent les architectes signataires de la pétition, dont le nombre a atteint 187 professionnels. Pour rappel, cette affaire remonte à 2011. Des élections ont eu lieu le 22 octobre 2011 pour renouveler les instances dirigeantes du Conseil National des Architectes du Maroc. Cependant, des voix se sont levées pour dénoncer « les dysfonctionnements » qui auraient entachées les élections. Des lacunes juridiques L'affaire a été même portée devant la justice. Le Tribunal administratif de Rabat a décidé en 2012 l'annulation de ces élections qui avaient consacré Jamal Lokhnati, ex-secrétaire général du Conseil national, nouveau président de l'instance ordinale. Cependant, le 6 mai 2013, a eu lieu la cérémonie de passation des pouvoirs entre Jamal Lokhnati et Omar Farkhani, ancien président du Conseil National pour le mandat 2008-2011. Les signataires de la pétition rejettent les décisions prises lors de cette rencontre. « Aujourd'hui, l'ensemble du corps des architectes doit sortir de sa léthargie et rejeter cette situation malsaine instaurée au sein de la profession, et amener une large majorité d'architectes à tourner le dos à l'Ordre et aux organes qui le dirigent », crient-ils. « La loi organisant la profession d'architecte souffre d'une lacune. Elle ne prévoit aucune mesure en cas d'un jugement prononcé contre le Conseil national de l'ordre des architectes. Ce vide juridique a été exploité par certains architectes pour transmettre le pouvoir au président sortant », dénonce Youssef Hajhouj, architecte à Rabat, l'un des signataires de la pétition. Contacté à maintes reprises par Le Soir échos, Omar Farkhani est resté injoignable. Le collectif « Initiatives architectes » appelle dans sa pétition les autorités publiques ( SGG et le ministère de l'Habitat) à intervenir pour dénouer la crise.