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Sommés d'effectuer un stage de deux ans chez des « maîtres architectes » après l'obtention du diplôme Les étudiants de l'Ecole Nationale d'Architecture protestent
Nous avons reçu du Bureau des Etudiants de l'Ecole Nationale d'Architecture la lettre de protestation suivante : «Dans le sillage des changements positifs et de la transition démocratique que connaît notre pays actuellement, suite au dernier discours Royal du 9 mars, nos mouvements de contestation se sont manifestés en réaction à la mise en vigueur du décret d'application n° 2-93-66 du 14 rebia II 1414 (1er octobre 1993), de la loi 016-89 relative à l'exercice de la profession d'architecte et à l'institution de l'Ordre national des architectes titre II, chapitre 1, section 2 : le stage, après une période de latence de 17 ans. Cette soudaine décision, du président du Conseil National de l'Ordre chez des Architectes (CNOA), pour la mise en application d'un stage de deux ans chez des « maîtres architectes », après l'obtention du diplôme, a suscité une forte réaction de la part des étudiants et des architectes concernés par son application. De ce fait, une première réunion a été organisée le 11 février 2011 à l'Institut National de l'Aménagement et de l'Urbanisme (INAU), avec la participation de près de 140 architectes et étudiants architectes, et M. Farkhani, le président du CNOA, qui a fini par débloquer la situation pour les diplômés qui leur a été interdit, selon la loi, de demander l'autorisation d'exercer à titre privé, après le 5 août 2010, date de la mise en application dudit décret. Comme solution à ce problème, M. Farkhani a proposé de suspendre la liste des maîtres architectes, qui est une condition sine qua non à l'application dudit décret, pendant quelques mois, le moment que tous les diplômés concernés déposent leurs dossiers d'autorisation. L'Ordre régional, n'ayant pas été prévenu de la rencontre, a envoyé un courrier dénonçant cette rencontre illégale. Cette contestable décision de la part du CNOA, a pu avoir l'approbation des autres intervenants, dont le Secrétaire Général du Gouvernement et le Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'Espace. Suite à cet événement, une deuxième réunion revendiquée par les étudiants de l'ENA, a eu lieu le 5 mai 2011 à l'Ecole Nationale d'Architecture, avec la présence du vice-président du CNOA, M. Ouahabi Aziz, le Secrétaire Général du CNOA, M. Lokhnati Jamal, et le Directeur Pédagogique de l'ENA, M. Benchekroun Najib, afin d'exprimer notre requête qui est « l'arrêt provisoire de la mise en application dudit décret » en présentant les arguments suivants : 1 – La reprise dudit décret émis en 1993, suivi d'une période de latence de 17 ans, sans période de sursis jusqu'au 05 août 2010 nous rend perplexes et soupçonneux des intentions derrière cette soudaine décision ; 2 – Le consensus entre l'étudiant et l'école pour le droit à l'exercice à titre privé après 6 ans, qui est un « droit acquis » pour les étudiants, se trouve transgressé par l'application dudit décret, constituant ainsi un bouleversement des prévisions légitimes des étudiants. Or, la circulation, à tout bachelier, de l'information relative à cette application, aurait épargné plusieurs concourants à suivre la formation à l'ENA ; 3 – Ces deux ans de stage sont réducteurs de la valeur du diplôme et de la formation de l'Ecole Nationale d'Architecture, en tant qu'établissement public. Ne faut-il pas oublier la notoriété de l'ENA, en tant que première et unique école d'architecture au Maroc, ainsi que la qualité de la formation dispensée par ses professeurs, qu'on remet en question par ladite application. Il en est de même pour toutes les promotions d'architectes qu'elle a formées depuis sa création en 1980, sans que ceux-ci n'aient été assujettis à un quelconque stage obligatoire après l'obtention de leur diplôme d'architecte; 4 – Il est vrai qu'un stage est bénéfique pour toute formation. Or, tout stage doit être intégré durant le cursus. Nous citons l'exemple des trois stages que nous passons en tant qu'étudiants architectes, dont : le stage « ouvrier » dans un chantier accompli en fin du semestre 4, le stage « agence » dans un cabinet d'architecture accompli en fin du semestre 6, et le stage « administration » dans un établissement public en fin du semestre 8 ; 5 – Suite au dernier discours Royal du 9 mars, les étudiants de l'Ecole Nationale d'Architecture demandent unanimement, comme citoyens marocains, la concordance de leur requête aux dernières modifications de la Constitution, et ce, par l'intervention du Conseil National de l'Ordre des Architectes, du Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, et du Secrétariat Général du gouvernement dans le processus d'arrêt provisoire dudit décret, et suggèrent : - l'exemption des promotions de la première année à la sixième année de l'application dudit stage ; - l'intégration dudit stage durant le cursus normal de l'étudiant et non pas après le cursus, pour les nouveaux candidats de l'Ecole Nationale d'Architecture. Nous proposons, pour ce fait, l'application de la réforme Licence-Master-Doctorat (LMD), afin d'assurer une formation de 5 ans, accompagnée d'un stage obligatoire en fin de cursus qui durera un an sous la consignation de l'Ecole. Deux exemplaires de la demande d'arrêt provisoire ont été déposés auprès du SGG à l'attention de M. le Secrétaire Général du Gouvernement, et auprès du Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace à l'attention de M. le Ministre. Une deuxième lettre contenant la proposition des étudiants de l'ENA en réponse à leur demande, a été déposée auprès des mêmes institutions ainsi que le Conseil National de l'Ordre des Architectes le 13 mai 2011, dans l'attente d'une suite le 19 mai 2011. Cependant, aucune suite ne nous a été communiquée, le 19 mai, comme il a été convenu avec les membres du Conseil National de l'Ordre des Architectes. Ainsi, les étudiants de l'ENA annoncent qu'une journée de presse se tiendra à partir du lundi 23 mai 2011 à l'Ecole Nationale d'Architecture, en réponse à l'absence de la réponse du CNOA concernant la demande d'arrêt provisoire du décret n° 2-93-66, après avoir épargné une poignée d'architectes, qui sont sous l'obligation législative d'être soumis à l'application dudit décret.