Vous êtes ici : Actualités / Edito / Le feuilleton de l'été Le roi a reçu M. Chabat. Et maintenant, que va-t-il se passer ? Si sur le plan juridique, la formulation du secrétaire général de l'Istiqlal est recevable, qu'en est-il sur le plan pratique ? Afin de clore ce chapitre, le souverain va-t-il recevoir le chef du gouvernement pour avoir sa version ? A quelle échéance ? Mais avant tout, pourquoi les deux responsables politiques ne s'assoient-ils pas autour de la même table avant que l'un deux réclame un arbitrage qui fragilise la classe politique en l'infantilisant ? Les questions que pose la situation provoquée par le parti de la balance, qu'on le veuille ou non, ne s'inscrivent pas dans le renforcement de la démocratie ni l'amélioration des conditions de vie des Marocains. Querelle politicienne, elle ne peut bénéficier qu'aux acteurs directs et pas aux citoyens qu'ils sont censés représenter et défendre. Certes, au jeu de la perception, M. Chabat peut gagner en visibilité et s'affirmer comme un leader, mais sa tournée dans le Sud pourrait aussi, en en faisant l'obligé du puissant maire de Laayoune, lui rogner les ailes bien plus vite qu'il ne le croit. De plus, le recours à l'arbitrage peut également renforcer l'image de manque de maturité et de force d'un parti qui n'arrive pas à s'imposer « naturellement » et qui a besoin de la tutelle royale pour exister. Dans la configuration actuelle, après la longue période de silence royal, qui illustre le caractère subalterne de la requête de M. Chabat, la vitesse à laquelle réagira le roi est un indice important. Mais quelle que soit la décision qu'il prendra, plus vite elle sera communiquée et plus vite nous pourrons sortir de ce statu quo qui freine tout le reste. Quant à sa teneur, nul doute qu'en l'inscrivant dans le cadre constitutionnel, elle devrait davantage tenir de l'observation que de la décision qui s'imposerait à l'une ou l'autre des parties, obligeant l'Istiqlal à prendre la décision qui lui semble la plus raisonnable pour ses partisans et par extension pour l'intérêt général.