L'Organisation démocratique de l'enseignement (ODE) affiliée à l'ODT (Organisation démocratique du travail), revient à la charge et appelle à une grève nationale les 3 et 4 juin dans tous les établissements scolaires publics avec l'organisation d'un sit-in devant le ministère de l'Education nationale à Rabat. « Nous appelons à l'organisation d'un débrayage en juin pour plusieurs raisons dont la plus importante et prioritaire la réforme du système de l'enseignement. Nous avons à maintes reprises demandé au ministre d'initier une rencontre nationale pour établir avec tous les acteurs du domaine un diagnostic et définir la stratégie à appliquer. Cependant, notre requête n'a pas été satisfaite », déplore Fatna Afid, secrétaire générale de l'Organisation démocratique de l'enseignement. Cette syndicaliste chevronnée dénonce également leur mise à l'écart du dialogue sectoriel en brandissant la carte de la représentativité des syndicats. « Il est vrai que le ministre nous invite dans son bureau pour discuter et débattre des problématiques du secteur mais ces rencontres sont individuelles. Et il nous appelle quand il veut. Il n'y a pas d'agenda. L'argument avancé par le ministre pour justifier notre mise à l'écart du dialogue sectoriel est la faible représentativité du syndicat dans le secteur. C'est insensé ! La loi sur la fonction publique ne comprend aucune clause sur le concept de représentativité dans le secteur public. Ce concept existe uniquement dans le privé», ajoute Fatna Afid, qui insiste sur le respect « du droit de la grève et des libertés syndicales ». Détachement syndical et promotion « Le ministre de l'Education n'a pas le droit de procéder à des prélèvements sur les salaires des grévistes. Il n'y a pas de loi organique qui réglemente la grève, elle est donc un droit légitime », martèle-t-elle. Pour rappel, le Gouvernement a décidé en 2012 de procéder à des retenus sur salaire pour les jours de grève. La décision a suscité la colère des syndicats, qui multiplient les sit-in de contestation et insiste sur leur droit à la grève pour défendre leurs droits légitimes. Par ailleurs, l'ODT revendique son droit au détachement syndical. « Nous avons fait la demande mais en vain. Comment voulez-vous que nous gérons notre activité syndicale si nous ne disposons pas de temps libre. Impossible ! ». Une autre revendication qui n'est pas des moindres concerne la promotion professionnelle des enseignants de l'enseignement primaire.