Le bras de fer se poursuit entre le gouvernement et les syndicats. Deux secteurs vitaux seront paralysés ces jeudi et vendredi. Il s'agit en effet du secteur de la justice et celui des collectivités locales. Les communes et arrondissements seront donc paralysés par une grève menée par l'ODT (Organisation démocratique du travail) et l'UMT (Union marocaine du travail). Dans un communiqué, les responsables des deux syndicats affirment que cette décision a été prise en guise de protestation contre «l'inertie du gouvernement qui continue à ignorer nos revendications légitimes». Le mouvement de débrayage sera, en outre, accompagné par d'autres moyens de protestation. Le même communiqué annonce, dans ce sens, des rassemblements, des sit-in et même une grève de la faim. Par ailleurs, l'ODT et l'UMT ont pris la décision d'arrêter le travail pendant deux heures chaque vendredi à partir du premier février jusqu'au 28. Les syndicalistes tentent de cette manière de contourner la décision du gouvernement de déduire les journées de grève du salaire des grévistes. D'ailleurs, la grève annoncée vient également, selon les deux syndicats, pour protester contre les ponctions sur les salaires des grévistes. Les collectivités locales représentent l'un des secteurs les plus touchés par les grèves depuis plusieurs années déjà sans que les négociations entre le ministère de tutelle et les syndicats aient jamais pu aboutir. Dans le secteur de la justice, la rupture entre le ministère de tutelle et la principale force syndicale dans le secteur est totale. Le syndicat démocratique de la justice observera une grève dans tous les tribunaux du Royaume ce vendredi. Une marche nationale est annoncée le même jour à Tanger. Cette marche devra mener les greffiers en colère au lieu où se tiendra une rencontre sur le dialogue pour la réforme du secteur de la justice en présence du ministre de tutelle. Dans un communiqué, les responsables du syndicat démocratique du travail expliquent ces décisions par une volonté de protester contre «les positions du ministre de la justice, Mustapha Ramid, vis-à-vis de leur corps de métier (greffiers) et leur syndicat». Il faut dire que les syndicalistes ont pris l'habitude depuis quelques mois déjà de suivre le ministre dans toutes les villes du Royaume qui accueillent des rencontres sur la réforme de la justice en organisant des marches et des sit-in. Quelques mois auparavant, une marche dans la ville d'Ifrane avait dégénéré en confrontation avec les forces de l'ordre. Plusieurs syndicalistes avaient été alors blessés, notamment le secrétaire général de le syndicat démocratique de la justice (SDJ). Aujourd'hui, la confrontation entre le ministère et le syndicat semble prendre une nouvelle tournure. Les syndicalistes accusent, en effet, le ministère «d'avoir empêché leur secrétaire général de présenter leur point de vue sur la réforme du secteur devant l'opinion publique dans une émission télévisée».