À Casablanca et plus précisément au quartier Sbata, les militants du 20 février n'ont pas pu manifester hier. « Il n'y a pas eu de marche parce que l'avenue était pleine de flics. Il y avait des motards, des civils, et des baltajias comme d'habitude », affirme Samira Kinani du 20 février. Une autre source indique que la manifestation a été dispersée quelques minutes après le regroupement des manifestants. À travers le pays, la police a dispersé les manifestations. « Ce n'est qu'à Tanger que la manifestation a pu avoir lieu. Il n'y a pas eu de répression, la police a uniquement encadré les manifestants », indique Younes Drraz. Au moins deux manifestants ont été blessés et hospitalisés et une trentaine arrêtés à Casablanca. « Bien après la dispersion de la manifestation, les policiers arrêtaient encore les militants à Sbata », indique un membre du 20 février. Hier le mouvement se réunissait pour demander « la libération des détenus politiques » et « l'indépendance de la justice ». Théorie du complot ? Les forces de l'ordre étaient massivement mobilisées dimanche à Casablanca. Après l'annonce d'une manifestation appelant à la « révolution », la sécurité était renforcée dans les lieux de rassemblement, que ce soit à la Place Mohammed V le matin ou à Sbata dans l'après-midi. « La répression n'est pas nouvelle. Il y a de plus en plus de violence, mais cette fois-ci elle est particulière. Il y a eu des arrestations dès le matin, lorsque des militants du 20 février ont voulu assister à la manifestation de 11h. L'appel du 13 janvier est indépendant du mouvement du 20 février et les militants qui ont été arrêtés ce matin seraient allés à la Place Mohammed V uniquement pour voir ce qui s'y passait et auraient été arrêtés parce qu'ils sont connus de la police», indique cette même source. L'appel du 13 janvier est indépendant du mouvement du 20 février. « C'est un appel beaucoup plus radical que les revendications du 20 février, en plus d'être anonyme », indique un membre du 20 février. Certains avancent l'hypothèse d'un « appel préfabriqué par le makhzen afin de justifier la répression massive et l'arrestation de militants », indique un membre du 20 février. Le 20 janvier, des manifestations sont prévues à travers le pays afin de réitérer les revendications globales du M20F. Youness Drraz indique que la tenue de ces manifestations dimanche prochain est à confirmer étant donné la répression d'hier. « Nous allons nous réunir et nous concerter à ce sujet avant de prendre une décision ».