Dimanche à 15h. Quelques centaines de personnes du Mouvement du 20 février sont rassemblés en plein quartier Hay Mohammadi à Casablanca, pour manifester contre les symboles de la prévarication, mais surtout pour demander la libération immédiate des militants du mouvement et des détenus politiques. Alors que l'un des membres du mouvement mobilisait à l'aide de son haut parleur, la population à Hay Mohammadi, une pluie de pierres s'est abattue sur les manifestants. « Les auteurs de cette contre-manifestation n'étaient pas des policiers mais, des Baltajis. C'est maintenant la nouvelle arme du Makhzen », nous révèle Omar, un jeune du mouvement. Matraque, le retour Mais, les jets de pierres n'ont pas fait reculer les jeunes du Mouvement du 20 février. « Nous avons essayé de pénétrer deux murs. Celui des Baltajias qui jetaient sur nous beaucoup de pierres et celui de la police qui leur assurait leurs arrières. La police s'est montrée nonchalante en laissant les autres nous tabasser », témoigne un membre du M20F ayant participé à la manifestation. Bilan : 12 personnes blessées et transportées à l'hôpital 20 août et une autre personne portée disparue. En réaction à cette « injustice », d'autres membres du M20F se sont dirigés vers 19h devant la Wilaya (Boulevard Zerktouni, ndlr) pour un sit-in et ont manifesté « contre les agressions des Baltajias à Hay Mohammadi ». Au sit-in, l'ambiance allait demeurer calme si elle ne fut pas troublée par une nouvelle intervention, cette fois ci, policière afin de réprimer la manifestation. Bilan : blessures de quelques membres du M20F et l'arrestation de Deraz, Ghella et Achaiîr. « Vers 21h, tout le monde a été relâché. J'ai été choqué d'apprendre que l'hôpital 20 août a refusé de délivrer un certificat médical à un des manifestants blessés. La police est anti-preuve. C'est connu de tous. », nous explique Omar. Baltajias et Makhzen A la question « Que veut dire le mot Baltajia ?» Amine, Un membre du M20F nous répond : « Ce sont des personnes qui n'ont pas de principes et aiment hypocritement leur pays. La police les sous-traite pour nous tabasser, nous empêcher de divulguer la vérité aux gens et de leur ouvrir les yeux », témoigne un autre membre ayant requis l'anonymat. Ce que remarque le M20F, c'est que la police l'entraîne dans un cercle vicieux qu'il ne supporte plus comme avant. « Ce jeu devient non seulement insupportable mais très répétitif. On manifeste, ils envoient des voyous pour nous réprimer, nous persistons, ils nous tabassent et nous emprisonnent puis nous relâchent. Il faut un changement imminent de méthode. Faire en sorte de manifester et de mobiliser le maximum de foule sans se faire arrêter ou encore penser à des actions moins agitées et plus percutantes », conclut Omar, militant du mouvement.