Le Maroc est le pays le plus prospère du Maghreb. La révélation émane du dernier rapport sur l'index de la prospérité dans le monde publié par l'ONG britannique Legatum Institute. Décryptage. Le Royaume occupe la 73e place dans le monde, selon les huit critères d'évaluation. L'ONG britannique Legatum Institute (LI) vient de rendre public son rapport 2012 sur l'index de prospérité dans le monde. Ce classement qui regroupe 142 pays – soit 96% de la population mondiale – est établi sur la base de huit critères d'évaluation : l'économie, l'entrepreneuriat et les opportunités, l'éducation, la santé, la gouvernance, la sécurité, les libertés individuelles et le capital social. Mention passable pour la zone MENA Dans la région MENA, le trio de tête est formé des Emirats Arabes-Unis (30e), du Koweit (38e) et de l'Arabie Saoudite (52e). Les pays maghrébins sont logés dans la catégorie de la « basse moyenne ». Leurs performances flirtent mêmes avec le rouge dans certains indices. « En dépit des disparités perceptibles dans la région, plusieurs pays de la région ont amélioré leurs performances notamment dans l'indice « entrepreneuriat et opportunités » durant les trois dernières années. Ces résultats sont le fruit du développement actuel des technologies de l'information et de la communication, notamment dans le secteur de la téléphonie mobile. C'est un facteur important qui peut encourager les investissements » souligne le rapport. Des disparités, il en existe aussi entre les pays maghrébins. Le Maroc se distingue au Maghreb Au Maghreb, le Maroc tire son épingle du jeu. Le Royaume qui occupe la 73e place dans le monde est, d'après le rapport, le pays le plus prospère de la région. Il est suivi de la Tunisie ( 78e), de l'Algérie (100e), et de la Mauritanie (122e). Le Royaume a obtenu ses meilleurs résultats dans la catégorie « capital social » en occupant la 23e place sur 142 pays. Selon le Legatum Institute, les sondages effectués en 2011 ont essentiellement porté sur la possibilité de compter sur les autres en cas de difficulté( 83,3%), les donations financières (3,7%) et la solidarité envers les ressortissants étrangers (43,6%). Plus prosaïquement « le capital social est un important critère pour mesurer la prospérité d'un pays. Il évalue le niveau de cohésion sociale et l'entreaide mutuelle au sein de la société» explique l'Index. Perceptible au Maroc, cet élément apparaît comme un luxe en Tunisie et en Syrie . «La dégradation du capital social est plus prononcée en Tunisie , en Syrie et au Yémen. La Syrie par exemple est passé de la 30e à la 131e place entre 2010 et 2012. La Tunisie occupe le 122e rang, alors qu'elle logeait à la 32e place en 2010 ». Les séquelles du printemps arabe restent encore vivaces car, « dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, la cohésion sociale et le nombre de citoyens qui croient qu'ils peuvent compter sur l'aide des amis et de la famille ont diminué. Comme la région s'adapte au changement, il est important de garder à l'esprit que les deux facteurs de l'indice de la prospérité sont plus étroitement liés à la prospérité d'un pays à long terme : l'entrepreneuriat et opportunités ainsi que la gouvernance responsable. Toutes les politiques devraient faire un lien vers ces pilotes éprouvés de la prospérité » suggère le rapport. Des points positifs ont aussi été engrangés dans l'économie (35e) ou les enquêteurs ont jaugé le degré de confiance des Marocains envers les institutions financières (55,6%) et l'appréciation de leur niveau de vie (70,9%). L' «entrepreneuriat et les opportunités » font également florès avec 93,7% de réponses positives. Cependant, tout n'est pas rose. La gouvernance (78e), la sécurité (84e), les libertés individuelles (103e), l'éducation (110e), constituent les talons d'Achille du Royaume. À titre illustratif, moins de 50% de Marocains ne font pas confiance à la justice ou ne sont pas satisfaits du niveau d'éducation dans leur pays (voir graphique). Par ailleurs, au niveau continental, le Maroc arrive derrière le Botswana (70è) mais se place devant l'Afrique du Sud scotchée à la 74e place. L' Europe, havre de prospérité Des surprises, l'index en a livré aussi. L'une des grosses révélations et pas des moindres, c'est l'absence des Etats-Unis dans le top ten. Le pays de l'Oncle Sam a perdu entre sept et huit places dans les quatre derniers baromètres du Legatum Insttitute Prosperity. À en croire le rapport, cette dégringolade trouve ses justificatifs dans la baisse des exportations en matière de haute technologie et dans la hausse du taux de chômage. La régression des USA contraste avec la montée en puissance de l'Europe. 7 pays du vieux continent figurent dans le top 10 du classement : Norvège (1er), Danemark (2e), Suède (3e), Finlande (7e), Pays-Bas (8e), Suisse (9e) et l'Irlande (10e). Leur hégémonie est timidement perturbée par les deux représentants de l'Océanie l'Australie (4e) et la Nouvelle- Zélande (5e) et par le Canada (6e). L'Asie continue de bousculer la hiérarchie dans le gotha économique avec six représentants ( Singapour, Taiwan, Hong Kong, Chine, Japon, Malaisie) dans les 15 meilleures économies de la planète. * Tweet * *