Les producteurs nationaux d'œufs de consommation en ont marre du contexte tendu. Le renchérissement des prix des matières premières à l'international exerce une pression baissière sur leur marge bénéficiaire. Ils lancent un appel au secours. Les producteurs nationaux d'oeufs destinés à la consommation se plaignent de la pression exercée par le renchérissement des prix des matières premières sur leur marge bénéficiaire. Le renchérissement des prix des matières premières sur les marchés internationaux ne cesse de faire encore des vagues. Cette fois-ci ce sont les producteurs nationaux d'œufs de consommation qui ont insisté à faire entendre leur doléances à l'occasion de la Journée mondiale de l'œuf. Lors d'un point de presse jeudi dernier à Casablanca, Abdellatif Zaim, président de l'Association nationale des producteurs d'œufs de consommation (ANPO), appelle le gouvernement Benkirane à supprimer les droits de douanes sur les céréales, composante essentielle de la ration alimentaire d'une volaille. Généralement, un aliment pour volailles est composé principalement de blé , de maïs ou encore d'orge. En plus des céréales, viennent s'ajouter des tourteaux et des graines d'oléagineux (soja, tournesol…). Zaim invite également les officiels à réviser à la baisse le taux de la TVA sur ces aliments. Une mesure qui devrait alléger les charges fiscales des professionnels à un moment où leurs marges bénéficiaires se sont nettement réduites, selon le président de l'ANPO. Et pour cause, la flambée de 26 % des prix des aliments à l'international ne s'est pas répercutée sur le prix de vente à l'échelle nationale. Sachant que l'aliment de base des poules pondeuses rentre à 75 % dans le prix de revient de l'œuf, ce dernier a marqué une hausse spectaculaire de l'ordre de 1 5%, «du jamais vu depuis les années 1970». En effet, le coût de revient est passé de 0,70 à 0,89 centimes l'unité . Une situation qui n'est pas du goût des producteurs d'œufs de consommation. Sous d'autres cieux et subissant les mêmes effets de la volatilité des prix agricoles, l'œuf (grand calibre) est commercialisé par exemple en Tunisie à un prix de vente en gros variant entre 0,95 et 1,03 dirhams l'unité. En Algérie, il est compris entre 0,95 et 1,00 dirham, en France(0,97 et 1,50 dirhams). Alors qu'au Maroc ce prix tourne du tour de 0,65 à 0,90 centimes. «On ne pourrait plus continuer comme ça. C'est une injustice…», martèle Zaim. Et d'ajouter que cette pression sur les prix des intrants menace déjà les capacités et opportunités d'investissement dans le secteur. Malgré le mauvais temps, l'association ne manque pas à sa fibre sociale. Elle compte mener d'ici la fin de l'année en cours une grande opération sociale à l'échelle nationale visant à accorder aux couches démunies un don de 100 000 œufs. * Tweet * *