À l'issue de sa visite au Mali lundi, Abdelkader Messahel, le ministre algérien aux Affaires maghrébines et africaines a estimé qu'aucune négociation ne peut être possible avec les groupes armés du Nord-Mali. Toutefois, de sources concordantes, Alger a eu des contacts avec Ansar dine, un des groupes armés du Nord-Mali, ces dernières semaines. Abdelkader Messahel, ministre algérien aux Affaires maghrébines et africaines. « Pour résoudre la crise au Mali, le dialogue est envisageable avec ceux qui prennent leur distance avec le crime organisé, mais il n'y a pas de négociation possible avec des terroristes », a affirmé lundi à Bamako, Abdelkader Messahel, le ministre algérien aux Affaires maghrébines et africaines. En tournée au Sahel, il a fait cette déclaration après un entretien avec Cheick Modibo Diarra, Premier ministre du Mali, pays qui partage une frontière de près de 1400 km avec l'Algérie. « Lorsqu'on a identifié la menace, notre devoir en tant que pays voisin, c'est d'éradiquer par tous les moyens cette menace, y compris par la force. Cette position de l'Algérie n'est pas nouvelle. Il n'y a pas de négociation possible avec des terroristes et des narcotrafiquants », a-t-il insisté. « Mais, également, le dialogue est possible avec les enfants du Mali qui se démarquent définitivement du crime organisé, du terrorisme, et qui se démarquent aussi des tentations sécessionnistes », a poursuivi Abdelkader Messahel, réaffirmant ainsi son soutien à l'intégrité territoriale du Mali. Alors que la situation devient de plus en plus invivable pour les populations du Nord-Mali, prises en otages par des groupes armés islamistes ayant instauré l'application totale de la Charia, le Premier ministre malien se veut rassurant. Le MNLA renonce à l'indépendance « Le Mali est un et indivisible, et il le restera éternellement. Nos lois donnent à chaque citoyen le droit de choisir et de pratiquer sa religion. Personne n'imposera à un Malien de pratiquer une charia dont le pays ne veut pas », a déclaré Cheick Modibo Diarra. La délégation algérienne conduite par Abdelkader Messahel, a par ailleurs été reçue par le ministre malien des Affaires étrangères, Tièman Coulibaly et le président malien par intérim Dioncounda Traoré. Par ailleurs, le MLNA( mouvement touareg), qui avait déclaré l'indépendance du Nord-Mali sous le nom de l'Azawad, il y a quelques mois, semble désormais contraint à faire marche arrière, après avoir été chassé de son territoire par les groupes islamistes armés. Une délégation de ce mouvement, reçue dimanche par le médiateur de la CEDEAO, le président burkinabé, Blaise Compaoré, a déclaré que le MNLA renonce à l'indépendance et réclame dorénavant une autodétermination de la part des autorités maliennes. « En réalité, nous revendiquons notre droit à l'autodétermination. L'autodétermination ne veut pas dire sécession. Même un enfant dans sa propre famille a besoin d'une autodétermination », a déclaré Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, membre du Conseil de transition de l'Azawad. Concernant l'intervention militaire, François Hollande, qui a rencontré, hier, le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré que son pays est prêt à voter une résolution à l'ONU sur une intervention militaire africaine au Mali. « L'adoption d'une résolution à l'ONU peut se faire dans un délai court. Pour l'intervention elle-même, c'est aux Africains de s'organiser pour qu'elle ait lieu rapidement et efficacement », a expliqué le chef d'Etat français. * Tweet * *