La ministre française déléguée des Affaires étrangères chargée des Français à l'étranger est en visite au Maroc. Elle devrait rencontrer les associations de parents d'élèves au sujet des augmentations de frais de scolarité. Les associations de parents d'élèves doivent rencontrer la ministre française déléguée des Affaires étrangères chargée des Français à l'étranger, Hélène Conway (ci-dessous). Les augmentations annuelles des frais de scolarité des établissements français au Maroc suscitent la colère des parents. « Le problème est né l'année dernière lorsque la directrice de l'AEFE (Agence pour l'enseignement Français à l'étranger) a décidé de facturer les droits annuels d'inscription durant toute la scolarité des élèves. Les associations de parents d'élèves ont alors déposé un recours en justice auprès du Tribunal administratif de Paris». « Nous avons eu recours à la justice, et ces droits ont été annulés. » Mais selon l'Union des conseils de parents d'élèves des établissements d'enseignement français au Maroc (UCPE), une partie de ces droits annuels aurait été intégrée dans les frais de scolarité de cette année. Malgré l'annulation des droits annuels, le problème n'est pas réglé selon les associations de parents d'élèves puisque les frais de financement des projets immobiliers ont été « réduits substantiellement et reportés sur les frais de scolarité de tous les enfants », indique Hanaa Hamri. Les associations accusent l'AEFE de vouloir facturer ces rénovations sur le dos des élèves, sans prendre en compte les différences entre les bâtiments ou encore la durée des études des élèves. « Cette année, l'augmentation des frais de scolarité par rapport à l'année dernière a été entre 10 et13 %. Le problème est que nous n'avons aucune visibilité sur les années à venir », indique Hanaa Hamri, présidente de la PEEP (Parents d'élèves des établissements publics au Maroc). Mais le problème ne date pas uniquement de l'année dernière. En effet, selon la PEEP, l'augmentation totale entre l'année 2008 et 2012 a été de 50%. Ces mesures concernent uniquement les établissements qui relèvent de l'AEFE mais qui représentent tout de même 23 établissements et concernent 19 000 élèves. Contribuer au financement des projets immobiliers Suite à des réunions de concertation tenues avec les responsables de l'AEFE courant juillet, l'effort pour contribuer au financement des projets immobiliers sera porté sur les DPI (Droits de première inscription) à partir de l'année 2013. Tout élève souhaitant s'inscrire dans un établissement français à l'étranger doit s'en acquitter, en plus des frais de scolarité. Ils s'élèvent déjà aujourd'hui à 17 000 dirhams pour les élèves marocains et à 11 000 dirhams pour les français. Une augmentation qui représenterait une barrière à l'entrée pour nombre d'élèves. La ministre française déléguée des Affaires étrangères chargée des Français à l'étranger, Hélène Conway, est actuellement en visite au Maroc. Des réunions sont prévues entre les associations de parents d'élèves avec la ministre pour lui présenter les revendications des parents. Les associations de parents d'élèves souhaitent obtenir un engagement politique sur la stabilisation des frais de scolarité et un plan d'investissement à moyen terme. Selon Abdelwahab Boukouraych, la source du problème revient au fait que les investissements immobiliers de l'AEFE pour la rénovation des EGD (Etablissements en Gestion Directe) se fait sur une courte période et nécessite donc des sommes importantes. Les associations de parents d'élèves reprochent à l'AEFE de vouloir faire porter ce poids aux 19 000 élèves de ses établissements. Selon l'UCPE, le bénéfice net dégagé en 2011 par les établissements français au Maroc s'élève à 4,6 millions. Ce qui représenterait bien plus que les bénéfices dégagés par les établissements similaires dans 14 autres pays cumulés. Par ailleurs l'UCPE accuse l'AEFE d'avoir trop longtemps négligé ces édifices et qu'elle dispose déjà de tous les fonds nécessaires (22 millions d'euros sur les fonds de réserve de l'agence, dont 20 millions générés par les établissements du Maroc). Les Français aussi concernés « Le problème concerne autant les élèves marocains que français », affirme Hanaa Hamri, présidente de la PEEP. En effet, bien que l'enseignement soit gratuit en France, les élèves des établissements français à l'étranger doivents'acquitter de frais de scolarité Au Lycée Lyautey par exemple, les élèves français doivent s'acquitter de frais entre 23 et 29 000 dirhams par an, selon le niveau de scolarité. Le réseau scolaire à l'étranger fonctionne sur le principe du financement partagé. Les élèves de nationalité française peuvent recevoir une bourse. Un dispositif lancé en 2007 par Nicolas Sarkozy. A leur lancement, ces bourses ne concernaient que les élèves de terminale avant d'être accessibles à tous les élèves du secondaire. Elles sont attribuées sous conditions de ressources. Ces dernières doivent être compatibles avec un barème d'attribution fixé en fonction de la situation économique et sociale de chaque pays. Les bourses sont valables un an et sont renouvelables. Selon La Tribune, ce dispositif de prise en charge des frais de scolarité des enfants français à l'étranger a été jugé « trop coûteux » par le collectif budgétaire. Il sera donc assorti de conditions de ressources dès la prochaine rentrée. Toujours selon La Tribune qui cite un rapport parlementaire de fin 2010, la gratuité des frais d'enseignement pour les lycéens français de l'étranger coûtait à la collectivité entre 360 et 450 millions d'euros par an. Durant la dernière campagne électorale, Nicolas Sarkozy avait promis d'étendre la mesure aux élèves de collèges. * Tweet * *