Etudier dans les établissements français est un luxe qui n'est plus à la portée de nombreux parents. En quelques années, les frais de scolarité ont explosé. Alors qu'en 2006 la moyenne de ces frais était de 2.352 euros par an et par enfant, elle s'élève aujourd'hui à 4.500 euros. Etudier dans les établissements français est un luxe qui n'est plus à la portée de nombreux parents. En quelques années, les frais de scolarité ont explosé. Alors qu'en 2006 la moyenne de ces frais était de 2.352 euros par an et par enfant, elle s'élève aujourd'hui à 4.500 euros. A ceci s'ajoutent les droits annuels d'inscription qui augmenteront de 500 euros par an sur les trois prochaines années pour tous les élèves du primaire, collège et lycée. Dans une lettre adressée à Anne-Marie Descôtes, présidente de l'AEFE (Agence pour l'enseignement français à l'étranger), en date du 26 mars 2012, Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE (Fédération des conseils des parents d'élèves), a dénoncé cette situation en relevant qu'«elle est la conséquence du désengagement croissant de l'Etat depuis plusieurs années dans le financement des établissements français à l'étranger et de choix politiques injustes et coûteux». Avec ces hausses répétitives, les parents aux revenus moyens ne sont plus en mesure de payer les frais de scolarité de leurs enfants. Et par conséquent, l'enseignement français ne sera accessible qu'aux couches sociales les plus aisées. Une situation dramatique qui porte un sérieux coup à l'image de la France. Pour le président de la FCPE, l'exclusion, pour des motifs purement financiers, d'un enfant du système scolaire français, est en contradiction avec les valeurs de la République et de la France. La réaction de la présidente de l'AEFE ne s'est pas fait attendre. Une rencontre réunissant les présidents des 3 associations de parents d'élèves (UCPE/PEEP/APEI) et Mme Descôtes s'est tenue le 2 avril. Les associations se sont exprimées contre les droits annuels d'inscription (DAI). Les parents d'élèves soumis depuis 2009 à un plan triennal d'augmentation de 12% annuellement ne s'attendaient pas à l'imposition de DAI généralisés se traduisant pour certaines familles jusqu'à 16% d'augmentation annuelle. Les parents d'élèves ont demandé à l'AEFE de revenir définitivement sur le principe des DAI et de suspendre pour cette année tout paiement de DAI. L'UCPE et la PEEP étudient le recours en justice contre les décisions unilatérales de l'AEFE portant sur l'augmentation des droits de scolarité et contre de nouvelles discriminations au sein de la communauté des parents d'élèves. Pour sa part, Mme Descôtes explique que cette hausse des frais de scolarité est attribuable au fait que l'AEFE n'a pas reçu les fonds pour pourvoir à l'entretien et à la rénovation du patrimoine immobilier. «Pour la nouvelle architecture proposée dès 2012 et prévue sur les 3 années à venir, l'AEFE a instauré les DAI pour rendre plus visible la part des droits de scolarité réservée aux investissements immobiliers plutôt que d'annoncer des augmentations de plus de 15%», a-t-elle souligné. Rappelons que le 30 mars 2012, une journée «école morte» a été organisée dans les différents établissements français au Maroc. D'autres opérations similaires ont eu lieu dans des pays étrangers. A Lisbonne, une pétition a été signée par plusieurs centaines de familles pour s'opposer aux frais supplémentaires qu'elles doivent engager chaque année. Affaire à suivre.