Les associations des parents d'élèves de la mission se mobilisent contre la hausse annuelle de 12% des frais de scolarité. Une augmentation est prévue de 40,5% des frais sur les trois prochaines années. Les frais de scolarité dans les missions françaises au Maroc ont connu une hausse sans précédent. Et la situation ne fera qu'empirer durant les prochaines années. L'Agence pour l'enseignement français à l'étranger a annoncé une augmentation de 40,5% des frais de scolarité sur les trois ans à venir. L'annonce a été faite aux représentants des parents d'élèves le 11 mars dernier par le Service de coopération et d'action culturelle (SCAC). Les associations des parents d'élèves des écoles de l'AEFE, la PEEP et l'APEI se sont mobilisées contre cette hausse annuelle de 12% des frais de scolarité. «Cette augmentation pourrait dépasser les 12%. Avec une telle hausse annuelle, beaucoup de familles ne pourront plus payer les frais de scolarité de leurs enfants. Je paye actuellement 6.000 DH par trimestre pour ma fille qui est au collège alors que les frais pour un élève marocain s'élèvent à 7.500 DH. La situation est davantage catastrophique pour les familles marocaines qui n'ont aucune aide de l'Etat français contrairement aux familles françaises qui bénéficient de certains avantages en l'occurrence une prise en charge de 100% des frais de scolarité pour les élèves en classe de première et terminale. Il faut aider ceux qui en ont le plus besoin», affirme à ALM, Christine Khinibilla, secrétaire générale de l'association PEEP à Casablanca. Pour protester contre cette situation qualifiée «d'anormale», les parents d'élèves appellent aujourd'hui à une journée d'action. L'APEI et la PEEP incitent les parents et les élèvent à porter des t-shirts et des brassards jaunes en signe de protestation et à signer une pétition. «A travers cette action, nous souhaitons recueillir un maximum de signatures pour pouvoir ensuite déposer cette pétition au Service de coopération et d'action culturelle et à l'ambassade de France à Rabat. C'est notre seul recours pour dénoncer cette situation alarmante. D'autres associations ont décidé de ne pas envoyer les enfants à l'école», souligne Mme Khinibilla. Pour les parents, cette hausse n'est pas justifiée d'autant plus qu'il y a moins de pédagogie, de personnels qualifiés et un encadrement scolaire et parascolaire de moindre qualité. Par ailleurs, les parents ont demandé qu'une réunion «Spécial Maroc» soit organisée dès que possible à Paris entre l'AEFE et les associations représentatives, et ont obtenu de sa directrice un accord sur le principe, pour discuter des modalités d'une augmentation qu'ils souhaitent mesurée et ciblée, et reportée en partie seulement sur les nouveaux entrants. Les associations ne peuvent accepter que les parents d'élèves soient ainsi mis devant un fait accompli et entendent être étroitement associées aux réflexions par des instances de concertation et de dialogue. Elles rejettent le recours à un mouvement de grève, qui ne pourrait qu'être dommageable à la scolarité des enfants et au climat d'ensemble des établissements dans le vif espoir que la rencontre prochaine prévue au plus haut niveau de l'AEFE permettra une réelle avancée et une meilleure compréhension.