Une journée de réflexion sur l'avenir de l'enseignement français au Maroc se tiendra le samedi 17 avril à Rabat. Cet enseignement est confronté à un obstacle majeur : la hausse annuelle de 12% des frais de scolarité dans les missions françaises. L'avenir de l'enseignement français au Maroc fera l'objet d'une journée de réflexion nationale qui se déroulera à Rabat le samedi 17 avril 2010. Cette rencontre organisée par l'Union des conseils de parents d'élèves des établissements français du Maroc (UCPE) vise à dresser un panorama de tous les aspects de l'enseignement français au Maroc. «L'environnement de l'enseignement français et la présence française», «L'enseignement français et l'offre d'enseignement au Maroc», «L'enseignement français, quelle mixité sociale?» figurent parmi les principales thématiques qui seront débattues. Selon Abdelwahab Boukouraych, président de l'UCPE, l'enseignement français continue à être très prisé. «Le constat est là : les familles continuent de se bousculer pour inscrire leurs enfants au sein des établissements d'enseignement français. La qualité de l'enseignement qui y est dispensés explique cette situation. Le taux de réussite au baccalauréat atteint les 95% dont plus de la moitié ont des mentions», note M. Boukouraych avant d'ajouter que «Le réseau des établissements scolaires d'enseignement français au Maroc est le plus dense au monde. On estime entre 23.000 et 24.000, le nombre d ‘élèves scolarisés dans les différents établissements que compte le Royaume. Parmi ce chiffre, 17.600 élèves poursuivent leur scolarité dans les établissements qui dépendent de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger. Le reste est départagé entre les établissements qui relèvent de l'Office scolaire universitaire et international et les 7 établissements privés implantés à Casablanca qui bénéficient de l'homologation du ministère français de l'Éducation nationale ». Cela dit, cet enseignement est confronté à deux obstacles majeurs : la hausse des tarifs de scolarité et la forte présence de la communauté française dans certaines missions françaises. «D'année en année, l'on se dirige vers une politique de vérité des prix», déclare le président de l'UCPE. Le financement du réseau d'enseignement français à l'étranger repose sur un principe de cofinancement de l'État et des familles qui acquittent le paiement de frais de scolarité. «Actuellement, les frais de scolarité sont pris en charge à hauteur de 50% par l'État français et 50% par la famille. Cela dit, la charge au profit des parents est amenée à augmenter pour atteindre les 60%», précise M. Boukouraych. Les frais de scolarité dans les missions françaises au Maroc connaissent une hausse annuelle de 12%. «Avec une telle hausse, les parents aux revenus moyens ou les familles nombreuses ne seront plus en mesure de payer les frais de scolarité et par conséquent cet enseignement ne sera accessible qu'aux couches sociales les plus aisées. Le plus inquiétant est le manque de visibilité à long terme de cette hausse», déplore Annie Mellouki, secrétaire générale de l'UCPE. Ne pouvant faire face à cette hausse sans précédent, bon nombre de parents n'auront d'autre choix que de déscolariser leurs enfants pour les inscrire dans des établissements privés ou publics marocains. Autre inquiétude des parents: la forte présence d'élèves français dans certains établissements risque à long terme d'exclure les élèves de nationalité marocaine. «Le Statut avancé, les investissements au Maroc font que la communauté française est de plus en plus présente au Maroc», souligne M. Boukouraych. Pour Mme Mellouki, cette situation est perceptible dans les missions françaises de certaines villes en l'occurrence Tanger, Marrakech et Casablanca.