Monarchie marocaine et acteurs religieux» est le nouvel essai du politologue et universitaire Mohamed Darif. Un livre qui vient juste de sortir. De par sa thématique, il colle parfaitement à l'actualité où la chose religieuse, à son corps défendant, est au centre des préoccupations de ses adeptes comme de ses détracteurs. Dans cet essai, Darif part de la constatation suivante : «Nous vivons dans un système politique semi-laïc où les acteurs, toutes tendances confondues, s'accrochent à la légitimité religieuse, l'action de la monarchie ne peut être envisagée qu'en relation avec celle des autres acteurs religieux. Dans ce cadre, traiter la gestion de la chose religieuse par la monarchie se fait sur trois niveaux: Démarcation (première partie), Instrumentalisation (deuxième partie) et Redynamisation (troisième partie)». Le livre analyse la politique religieuse sous le règne de feu Hassan II et la compare avec la nouvelle stratégie de Mohammed VI consacrée par les discours d'avril 2004 et Ramadan 2008 à Tétouan. A peine sorti en librairies, cet essai est déjà traduit en anglais. Par ailleurs, dans son essai le politologue aborde également la nature des acteurs religieux qui donnent en quelque sorte la réplique à la monarchie. Outre les actions de prédications des oulémas, plus au moins contrôlés par le système à travers plusieurs enseignes religieuses, le livre fait référence aux représentants de l'islam qu'on peut qualifier de contestataires ou activistes, à l'image de celui prôné par l'Association Al Adl Wal Ihassane de Abdeslam Yassine ou encore celui des disciples de la Chabiba Islamiya de Moutiï. Mohamed Darif déclare à notre quotidien que «l'Etat marocain a entrepris des actions visant la laïcisation de l'islam. L'institution de la Commanderie des croyants joue un rôle cardinal dans cette stratégie». Le politologue rappelle les propos du roi Mohammed VI précisant que seul le souverain peut aborder le politique et le religieux. Un rappel à l'ordre à tous les politiciens qui entendent jouer les apprentis sorciers. A peine sorti en librairies, cet essai est déjà traduit en anglais.