Devant l'Assemblée des Nations-Unies, Lakhdar Brahimi, nouveau médiateur international sur la crise syrienne a appelé la communauté internationale à parler d'une seule voix. Il doit se rendre au Caire et en Syrie prochainement pour des consultations. Lakhdar Ibrahimi, médiateur international sur la crise syrienne, Nassir Abdulaziz Al-Nasser, président de l'Assemblée générale de l'Onu et Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'Onu, le 4 septembre à New York. Dans son premier discours mardi devant l'Assemblée générale de l'ONU depuis le début officiel samedi de sa mission, l'ex-chef de la diplomatie algérienne, Lakhdar Brahimi, a annoncé des visites « dans les prochains jours au Caire et à Damas pour sonder la Ligue arabe et les autorités syriennes sur leurs intentions » et jeter les bases de sa mission. Le médiateur a jugé « ahurissant » le nombre de victimes dans ce pays ravagé par un an et demi de conflits. Devant l'Assemblée générale des Nations-Unis, il a estimé urgent et indispensable, le soutien de la communauté internationale pour trouver une solution à la crise syrienne. « L'avenir de la Syrie sera bâti par le peuple syrien et personne d'autre. Le soutien de la communauté est indispensable et urgent. Il ne sera efficace que si tout le monde s'accorde à travailler ensemble », a-t-il insisté. Pour sa part, le président de l'Assemblée générale de l'Onu, Nassir Abdulaziz Al-Nasser a rappelé les résolutions votées par l'Assemblée en février, en juin et en août qui condamnent fermement les violations systématiques des droits de l'homme et qui appellent au lancement d'un processus politique inclusif mené par les syriens eux-mêmes. « Nous avons besoin d'actions significatives. L'Assemblée générale doit faire tout son possible en accord avec la Charte de l'Onu pour aider le peuple syrien à sortir de la consternante crise politique et la terrible perte de vies humaines dans leur nation », a-t-il déclaré. Conscient du travail qui l'attend sur le terrain, le nouvel émissaire international a fait remarquer que la situation sur le terrain se dégrade de plus en plus. « Le bilan des pertes humaines en Syrie est ahurissant, les destructions atteignent des proportions catastrophiques et la souffrance de la population est immense. La situation n'a cessé de se dégrader », a-t-il précisé. Une dégradation continue de la crise De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui s'exprimait lui aussi devant l'Assemblée générale, a critiqué les pays qui fournissent des armes aux belligérants et a lancé un appel à la solidarité internationale pour financer l'aide humanitaire en Syrie et chez ses voisins. Le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer se trouve en Syrie actuellement pour réclamer aux autorités un meilleur accès aux centaines de milliers de personnes touchées par les violences. Bachar al-Assad l'a assuré mardi de son soutien aux « opérations humanitaires menées par le Comité sur le terrain tant qu'elles restaient indépendantes et impartiales ». Selon le porte-parole du CICR à Genève, Rabab Rifaï, l'entretien entre le dictateur syrien et le nouveau patron de la Croix-Rouge a été positif. Sur le terrain, les violences s'intensifient. L'armée syrienne a mené un raid sanglant sur Alep. Les insurgés ont aussi procédé à une attaque contre un aéroport militaire dans l'est du pays. La crise entre le 15 septembre dans son 18e mois sans aucune perspective de règlement, le régime restant déterminé à écraser la rébellion et celle-ci réclamant le départ du président Bachar al-Assad, sur fond de divisions internationales entre Russes, des alliés du pouvoir, et Occidentaux. Améliorer la situation humanitaire 27 personnes (21 civils et six rebelles) ont péri dans les combats sur de nombreux fronts entre rebelles et soldats et dans les bombardements de l'armée de l'air. Faiblement équipés face à la puissance de feu de l'armée, les insurgés avaient lancé l'attaque le 1er septembre, après s'être emparés d'un important bâtiment de la défense aérienne où sont stockés des missiles anti-aériens à Boukamal, ville frontalière de l'Irak. Les rebelles concentrent depuis plusieurs jours leurs attaques contre les aéroports militaires, affirmant avoir détruit une dizaine d'hélicoptères et d'avions de l'armée de l'air dont les bombardements font chaque jour des dizaines de morts. L'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme (OSDH) a indiqué de son côté que plusieurs quartiers de la ville de Homs(Centre) sont toujours soumis aux bombardements. Selon le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés, plus de 100 000 Syriens se sont réfugiés dans les pays voisins en août, le chiffre mensuel le plus élevé depuis le début du conflit en mars 2011. Au total, quelque 235 000 Syriens ont fui la Syrie et 1,2 million ont été déplacés dans le pays. L'OSDH, pour sa part, rappelle que le conflit a déjà fait 26 000 morts depuis le début de la révolte en mars 2011. * Tweet * *