Plus de 120 personnes ont été tuées samedi en Syrie, où les violences meurtrières connaissaient un regain, le régime paraissant chercher à en finir avec la rébellion avant la date-butoir du 10 avril fixée par l'ONU pour le retrait de ses troupes. Mais le régime de Bachar al-Assad a annoncé que ses troupes ne quitteront pas les villes syriennes avant d'obtenir des «garanties écrites» de l'opposition. Le régime du président Bachar al-Assad ne retirera pas ses forces armées déployées dans les villes syriennes avant d'obtenir des «garanties écrites» de l'opposition, a indiqué le ministère syrien des affaires étrangères dans un communiqué. «Dire que la Syrie va retirer ses forces des villes à la date du 10 avril est inexact, (l'émissaire international) Kofi Annan n'ayant pas encore présenté de garanties écrites sur l'acceptation par les groupes terroristes armés de l'arrêt de toute forme de violences et leur volonté de livrer leurs armes afin d'étendre le pouvoir de l'Etat sur tout le sol» syrien, affirme le communiqué. «M. Annan n'a pas non plus présenté d'engagements écrits des gouvernements du Qatar, de l'Arabie saoudite et de la Turquie sur l'arrêt de leur financement des groupes terroristes», ajoute le ministère syrien. Plus de 120 personnes ont été tuées samedi en Syrie, où les violences meurtrières connaissaient un regain, le régime paraissant chercher à en finir avec la rébellion avant la date-butoir du 10 avril fixée par l'ONU pour le retrait de ses troupes. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a recensé samedi 128 morts, parmi lesquels 86 civils, «dont 40 dans des bombardements et des tirs dans la seule ville de Latamna, dans la province de Hama (centre)». En outre, 16 déserteurs et 26 soldats ont également péri dans de violents combats à travers le pays, selon l'OSDH. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé vendredi à New-York que les attaques du régime étaient «une violation de la position de l'ONU». Le Conseil de sécurité a adopté jeudi à l'unanimité une déclaration demandant à Damas de respecter la limite du 10 avril pour cesser les principales opérations militaires et à l'opposition de faire de même au plus tard 48 heures plus tard. «Les autorités syriennes sont entièrement responsables de graves violations des droits de l'Homme. Cela doit cesser», a dit Ban Ki-moon. La promesse du président Assad de cesser les opérations militaires d'ici mardi «ne peut servir de prétexte pour continuer à tuer», a indiqué Martin Nesirky, porte-parole de M. Ban. «De telles actions violent la position consensuelle du Conseil de sécurité», telle que définie dans le plan de paix établi par l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, a-t-il ajouté. En outre, Ban Ki-moon s'est dit «extrêmement inquiet» de la crise humanitaire qui empire en Syrie, jugeant que les «derniers rapports qui font état d'un nombre grandissant de réfugiés vers les pays voisins sont alarmants». Ces dernières 24 heures, près de 700 Syriens sont arrivés en Turquie, qui accueille désormais 24.000 réfugiés syriens, selon un responsable turc. La semaine dernière, la Turquie a accueilli en 36 heures un nombre record de 2.800 personnes qui fuyaient les attaques des hélicoptères de l'armée. L'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui a mené en mars avec l'ONU une mission d'évaluation humanitaire en Syrie, a de son côté estimé nécessaire une aide humanitaire urgente de 70 millions de dollars. L'ONU avait annoncé le 29 mars que ses experts et ceux de l'OCI avaient conclu que plus d'un million de Syriens avaient besoin d'une aide humanitaire. Sur le terrain, les forces armées ont également bombardé Zabadani, à 47 km au nord-ouest de Damas. Et dans la province d'Idleb, frontalière de la Turquie, des combats opposaient soldats et déserteurs, ont indiqué des militants. Près de Qousseir, proche de la frontière avec le Liban, ces combats ont provoqué la mort de plusieurs militaires et touché un bus libanais transportant de nombreux passagers, a rapporté l'OSDH. Dans la province de Homs, un «citoyen-journaliste» de 17 ans, Anas al-Halwani, a été tué par un tireur embusqué, alors qu'il tentait de soigner un autre militant blessé par un franc tireur, selon les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent la contestation sur le terrain. «Anas est resté six heures allongé sur la chaussée à cause des francs-tireurs» avant que des jeunes ne puissent le tirer avec un fil de fer pour lui apporter des soins. «Il est mort peu après», ont indiqué les LCC.