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Syrie, le point de non-retour
Publié dans Le Soir Echos le 03 - 08 - 2012

Depuis plusieurs jours, une bataille d'une importance cruciale se déroule à Alep, ville principale du Nord-Ouest de la Syrie et l'une des plus anciennes villes habitées au monde. En effet, les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) ont ouvert un nouveau front dans cette ville située à moins de 360 km de Damas, qui était jusqu'à présent le principal théâtre d'opérations entre les forces de l'ASL et l'armée syrienne. Il est vrai qu'en dépit de plusieurs opérations spectaculaires à l'intérieur même de la capitale, les forces rebelles ne sont pas parvenues à prendre le contrôle de la ville, ou tout du moins à affaiblir en profondeur Bachar-Al-Assad, contrairement à ce que beaucoup de commentateurs un peu trop optimistes espéraient. La poursuite du combat sur Alep est donc une seconde –et ultime ?- chance pour les forces rebelles d'inverser la tendance qui est que l'armée d'Al-Assad résiste et reprend le pouvoir quartier par quartier, au prix de centaines de morts de civils chaque semaine. De l'issue de cette bataille dépend l'avenir de l'opposition au régime, et les forces de l'ASL l'ont bien compris, concentrant un grand nombre de leurs troupes dans Alep. Les estimations varient mais entre 5 000 et 6 000 combattants sont mobilisés pour repousser les assauts de l'armée. Les objectifs sont clairs : créer une zone hors contrôle du pouvoir syrien, où pourraient se faire soigner les blessés de l'ASL, se réfugier les populations touchées par les destructions. Mais surtout, l'objectif principal est bien d'établir un passage sûr entre la Syrie et la Turquie, Alep ne se situant qu'à 45 km de la frontière turque, pour recevoir des armes. Rappelons que le quartier général de l'ASL est actuellement en Turquie. Le plan a en théorie des chances de réussir, mais on ne peut pour l'instant faire preuve que de scepticisme. Conscient du danger, Bachar-Al-Assad fait procéder à un véritable pilonnage d'Alep, provoquant ainsi la destruction d'une ville dont certains quartiers sont classés au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO, et conduisant surtout des milliers de civils à fuir les combats, l'ONU parlant de 200 000 personnes, sur une population de 2.5 millions d'habitants. Malgré des contre-attaques contre des symboles du pouvoir, les rebelles subissent l'assaut de l'armée depuis bientôt une semaine. Le combat semble inégal, aussi bien au niveau du nombre de combattants engagés de chaque côté, que des armes utilisées, l'armée syrienne utilisant de nombreux hélicoptères de combat ainsi que des avions de chasse désormais d'après l'ONU. Pour pallier ses faiblesses structurelles, l'ASL espère le soutien de la population d'Alep mais c'est loin d'être gagné. Alep est le poumon économique de la Syrie et Bachar-Al-Assad peut compter sur un certain nombre d'hommes d'affaires de la ville, qui peuvent financer son effort de guerre. Par ailleurs, la ville abrite de nombreuses minorités comme les Kurdes, les chrétiens, les chiites ainsi que les Alaouites, minorité à laquelle la famille Al-Assad appartient. Bien que l'ASL ait cherché à les rassurer quant à leur sécurité, cela ne fera pas de ces derniers des alliés pour autant.
Les forces de l'ASL sont donc dans une situation relativement délicate, devant affronter un ennemi puissant et ne pouvant compter sur le soutien de la population, qui demeure dans l'expectative. Elles
doivent de plus prendre en compte la faiblesse des soutiens internationaux, qui se résument plus à des paroles qu'à des actes. Certes, des armes sont acheminées plus ou moins secrètement à l'ASL par les Occidentaux et par plusieurs pays arabes sunnites. Mais ce n'est pas suffisant, l'armée de Bachar-Al-Assad bénéficiant du soutien de la Russie, aussi bien matériellement avec l'envoi d'armes lourdes que politiquement avec les vetos russe et chinois pour toute résolution onusienne trop contraignante à l'égard du régime syrien. Dans cette bataille qui dépasse largement le cadre national, la présence de militants islamistes internationaux souhaitant combattre au nom du Djihad international étant signalée, l'ennemi de tous est le temps. Les forces de l'ASL vont avoir toujours plus de mal à résister aux assauts de l'armée syrienne qui connaît également des désertions à divers niveaux hiérarchiques. Les puissances étrangères quant à elles, en laissant la situation empirer, prennent le risque d'avoir une part de responsabilité importante dans ce chaos qui semble s'installer durablement. La France vient de prendre la présidence du Conseil de sécurité et a déjà décidé de demander une réunion d'urgence sur le cas syrien. Il ne saurait y avoir de solution idéale à cette guerre complexe, où les acteurs sont plus nombreux qu'on ne le croit, et où la réflexion sur le fonctionnement des relations internationales exige un renouveau. Il est néanmoins plus que temps d'agir, pour maîtriser la crise humanitaire qui se renforce. Alep est bien le point de non-retour de plusieurs réalités, à la fois géopolitiques et humaines.


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