« La Brigade » saison 4 est de retour sur le petit écran pendant le mois de ramadan. Entre dissection de la psychologie humaine et intrigues noueuses, le réalisateur Adil El Fadili fait la lumière sur cette série noire. Le réalisateur Adil El Fadili Rencontrer Adil El Fadili, c'est approcher un monde qui gravite autour de la passion de l'image. Logé dans l'un des plus anciens quartiers de Casablanca, Mers Sultan, mémoire vivante architecturale et héritage du brassage de populations au fil des décennies, sa société de production « Pro apart », est en parfaite adéquation avec le cinéaste. Imprégné tant de l'univers du théâtre et de la « marionnette », mot qui revient souvent dans son discours, que du septième art, très tôt il se consacre à ces médiums : «J'ai véritablement baigné dans un monde artistique. Le cinéma est naturellement venu à moi. A l'âge de 13 ans, je savais que je voulais être réalisateur, car ce métier réunissait la direction artistique, la musique, la mise en scène, autant d'aspects qui me passionnaient». Qu'à cela ne tienne ! A 19 ans, Adil El Fadili fait ses premières classes en étudiant pendant trois ans au Conservatoire libre du cinéma français. Déjà, curieux, touche à tout, il suit une année supplémentaire afin de se frotter à la technique du montage, puis une seconde année destinée à la vidéo. Stigmate de cet enseignement qui le conforte dans l'exercice de la réalisation ? « La pièce », court-métrage d'une durée de sept minutes, signé en 1991. L'histoire d'un comédien et d'une comédienne, oscillant entre trahison et triomphe. Un premier ouvrage qui offrait alors pour le jeune auteur, plusieurs degrés de lectures. Adil El Fadili, est depuis, bien connu du grand public pour ses réalisations diffusées sur le petit écran, comme « La Brigade », « Ould Hamria », venu au grand, le temps d'un court-métrage, de quinze minutes, réalisé en 2010, « Courte vie », de quinze minutes, réalisé en 2010, qui a conquis les jurys de nombreux festivals. Cet opus retraçait la vie d'un personnage, au fil du temps et des événements historiques liés au Maroc. «Mon expérience à la télévision a été un laboratoire expérimental, où je pensais toujours au cinéma. J'y ai introduit un cadrage en scope, des travellings». Aujourd'hui, Adil passe à nouveau derrière la caméra durant le mois de ramadan, pour proposer au public marocain, les nouvelles aventures de l'équipe de « La Brigade », saison 4. Le réalisateur, toujours attaché à son quartier natal, Mers Sultan, a également tourné les séquences de cette série noire ouvrage du côté de Aïn Chock. Histoires de crimes Diffusée sur Al Aoula tous les mercredis à 22h15, les nouveaux épisodes de « la Brigade », ont été actualisés par le cinéaste qui avait déjà signé les précédentes saisons en 2005, « La Brigade », saison 4, notamment évoquera au fil de quatre téléfilms la vie du célèbre commissariat et les travers sociétaux d'un Casablanca confronté, à la part d'ombre de l'humain. La pédophilie ou encore le trafic de drogue qui touche les lycéens y sont notamment passés en revue. « On ne parle pas suffisamment des problématiques liées à la pédophilie. J'ai été amené à rencontrer des enfants qui ont été victimes de viols, ils ont énormément de difficultés à en parler. Nous devons aborder ces crimes aujourd'hui, plus que jamais », précise le réalisateur, poursuivant, « je suis heureux de participer à l'aventure de cette série, devenue à présent, un rendez-vous pour le public marocain et pour l'équipe qui la réalise. Il s'agit de plus, d'un projet 100 % marocain. Depuis une dizaine d'années, des moyens financiers sont mis en œuvre afin d'améliorer les concepts destinés au petit écran. C'est très encourageant, car ça fidélise les projets et notre public », souligne Adil El Fadili. Produit par la SNRT et « La Brigade » a été tournée en décor naturel et en studio, de jour comme de nuit, dans un commissariat entièrement construit pour les séquences d'interrogatoires et d'emprisonnement, propres au genre afin d'être au plus près du réel car « je souhaitais un film proche de la société et de l'environnement casablancais. Nous devons donné à voir, des sujets que nous connaissons et le décor tient également à cet aspect », explique Adil. Côté comédiens, de nouveaux visages et talents tiennent le haut de l'affiche : Mouhsine Malzi (Mort à vendre), Sara Tekaya, Mostafa El Houari (Les Mécréants, Mirages). Et les fidèles, Aziz El Fadili, aux côtés de Driss Roukh et Khalid Benchegra. Le personnage du commissaire est aussi traversé de failles, mon héros doit résoudre les pires enquêtes alors que sa vie personnelle est loin d'être facile et heureuse» conclut le réalisateur. Le tournage de « La Brigade » saison 4, reprendra à la rentrée, pour proposer aux téléspectateurs 10 épisodes supplémentaires après le mois de ramadan. * Tweet * * *