Politologue, écrivain, scénariste, Omar Saghi est un auteur touche à tout et un esprit libre. Son parcours marqué par le cinéma, le théâtre et l'actualité politique, est aujourd'hui liée au film « Andalousie, mon amour », primé au 15e Festival de cinéma africain de Khouribga. Extraits du film « Andalousie, mon amour ». Que vous inspirent le prix de la meilleure réalisation et la mention pour l'image, qui ont récompensé « Andalousie, mon amour» lors de la 15e édition du Festival de cinéma africain de Khouribga ? C'est une consécration pour ce long-métrage ainsi que pour l'ensemble de l'équipe. En ma qualité de scénariste, il s'agit également d'une consécration, qui couronne ce projet, fruit d'un travail de plusieurs années, et qui a mis un certain temps à aboutir. Comment l'idée de ce film est-elle née ? Il s'agit en effet d'un scénario original que j'ai écris à la lumière d'une lecture historique. Mohamed Nadif, comédien et cinéaste, ayant précédemment réalisé trois courts-métrages, souhaitait passer à nouveau derrière la caméra, pour un premier long-métrage. Nous nous sommes rencontrés, et avons ensuite présenté le scénario d' « Andalousie mon amour », à la commission du CCM (Centre cinématographique marocain). Différentes étapes ont suivi le cheminement de ce projet. Un film est une affaire de complémentarité entre une équipe : aspect technique, réalisation, montage, etc… Il ne s'agissait pas d'un travail réalisé suite à une commande. Ce sont notamment les rapports Nord-Sud et la thématique qui s'attachent à notre période, qui m'ont interpellé. A savoir, la question de la mise en abîme et de fil en aiguille, le propos s'est dessiné : la comédie inspirée de l'arnaque, le lien que les Marocains entretiennent avec l'Andalousie, notre héritage entre le Maroc et l'Andalousie et enfin, le rapport entre les Marocains et les Espagnols, aujourd'hui. Comment avez-vous vécu le tournage ? Très bien. Nous vivons dans une société où l'image joue un rôle important. On ne soupçonne évidement pas la façon dont un film se fabrique. La naissance de l'histoire et la mise en scène qui l'entoure. C'est un travail à la fois artistique et collectif. J'aime particulièrement écrire, de ce fait, la part de mise en scène avec les comédiens m'a énormément intéressé, et j'ai conscience qu'un film résulte de plusieurs métiers. Derrière chaque séquence, se révèlent plusieurs aspects. Aujourd'hui, je regarde un film différemment, sans oublier cette réalité. Quel cinéma aimez-vous ? Le cinéma me passionne, tout comme le théâtre. J'aime le cinéma d'Emir Kusturika, il est issu d'un espace frontalier, qui me rappelle le Maroc, un espace tour à tour hybride et bridé avec des lignes de fractures. Et celui de Stanley Kubrick, chacun de ses films est à considérer à part des précédents. Il révèle un univers particulièrement fort. Etes-vous en projet actuellement? Je pense à plusieurs idées de scénarios et je continue de travailler à plusieurs choses à la fois : je suis attaché au monde de l'essai, à la chronique et je m'intéresse aussi, aux sciences humaines. Imaginez-vous un prochain film qui se tiendra au Maroc ? Pas forcément. Le lieu géographique n'est pas un préalable. Ce sont plutôt des personnages qui oscillent et gravitent entre des mondes différents, le cadre national ou linguistique n'est pas requis de fait. Vous êtes scénariste, chroniqueur, politologue. Quelle forme d'écriture préférez-vous ? Le roman, car il regroupe l'exercice de l'écrit qui mêle à la fois les ressorts dramaturgiques du scénario et ceux de l'essai. Quel est votre roman de chevet ? J'aime particulièrement,l'œuvre de Borges. J'y retrouve une écriture de fiction qui imite l'essai de façon très ironique. Les écrivains qui écrivent de la fiction en imitant ironiquement la réalité et qui parviennent à montrer comment la réalité est faite de fiction. Que lisez-vous en ce moment ? Des bandes dessinées, comme Lucky Luke, qui font également partie de mes lectures de chevet. * Tweet * * *