Sur les 148 recommandations émises par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, le Maroc s'engage à mettre en œuvre 140 consignes dont la promulgation d'une loi spécifique protégeant les femmes de toute forme de violence. Le gouvernement marocain s'est engagé à mettre en œuvre une loi protégeant les femmes de toutes formes de violence. Très attendue par le gouvernement, les associations des droits de l'Homme et les organisations féminines, la présentation du rapport sur la situation des droits de l'Homme au Maroc a eu lieu la semaine dernière, lors de la 13e session de l'Examen périodique universel, qui se tient à Genève du 21 mai au 4 juin 2012. La question des droits de la femme marocaine a occupé une place de choix dans les débats, lors de cet examen, au cours duquel le gouvernement marocain, en la personne de son ministre de la Justice et des libertés, Mustafa Ramid, a présenté son rapport sur la situation des droits de l'Homme dans le pays. « Sentence »de cet organe onusien : 148 recommandations ont été émises vendredi dernier par le groupe de travail du Conseil des droits de l'Homme chargé de l'Examen périodique universel dont 34 traitent des questions des droits des femmes. 15 parmi celles-ci appellent à la promulgation d'une loi spécifique contre les violences faites aux femmes. À ce sujet, le gouvernement marocain s'est engagé à mettre en œuvre une loi protégeant les femmes de toutes formes de violence. Une promesse qu'il avait déclarée en 2008, lors du premier examen périodique universel auprès du Conseil des droits de l'Homme. Cependant, jusqu'à présent, aucune législation n'a vu le jour, note le groupe de travail du Conseil des droits de l'Homme. Le Maroc saura-t-il honorer sa parole cette fois-ci ? On le saura d'ici quatre ans, lors du prochain examen périodique universel, au cours duquel il est tenu de présenter les mesures qu'il a entreprises pour améliorer la situation des droits de l'Homme sur son territoire. Autres recommandations En outre, l'organe onusien a appelé également le gouvernement marocain à abolir le fameux article 475 du Code pénal et à réviser le Code de la famille afin d'empêcher le mariage des mineurs. Ce qui a suscité la satisfaction des associations œuvrant dans le domaine des droits des femmes. « Nous sommes très satisfaites que le gouvernement marocain ait accepté les nombreuses recommandations sur le besoin d'une loi spécifique contre les violences faites aux femmes au Maroc, recommandations qui ont repris celles du rapport parallèle que nous avons préparé en tant que réseau de dix associations locales », se félicite Halima Oulami de l'Association Amane pour le développement de la femme à Marrakech, membre de l'alliance d'associations locales des droits des femmes, qui a effectué en collaboration avec l'ONG internationale Global Rights, une mission de plaidoyer tout au long de la session. Au cours de cette mission, renchérit l'Association des jeunes avocats de Khémisset, l'alliance a pu « s'entretenir avec plus d'une cinquantaine d'Etats membres et observateurs du Conseil afin de présenter les principales lignes de son rapport sur les violences faites aux femmes et leurs revendications et d'encourager les représentants à les inclure dans leurs questions et recommandations dans le dialogue interactif avec le gouvernement marocain ». Par ailleurs, sur les 148 recommandations émises par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, le gouvernement marocain a accepté 140. « Celles qui ont été déclinées sont relatives, notamment, à la levée des réserves qui restent à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW). Le Maroc a décliné également les recommandations liées à la révision du Code de la famille afin d'interdire la polygamie et de garantir l'égalité des hommes et des femmes en ce qui concerne l'héritage», déplore dans un communiqué Global Rights. Pour rappel, les travaux de la 13e session de l'examen périodique universelle se poursuivent à Genève jusqu'au 4 juin prochain. 16 Etats seront examinés par leurs pairs au cours de cette session dont le Maroc, le Bahreïn, la Tunisie, la Finlande et le Royaume-Uni. * Tweet * * *