Une délégation d'associations féminines mène, cette semaine, une mission de plaidoyer auprès du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies à Genève. Les ONG marocaines exigent une loi punissant les violences faites aux femmes. Le gouvernement marocain devra présenter, cette semaine, son rapport sur la situation des droits de l'Homme dans le pays auprès du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève. Les associations féminines ne lâchent pas le combat. Pour faire pression sur le gouvernement pour la mise en place d'une loi contre les violences faites aux femmes, elles mènent une action de lobbying auprès des Nations Unies. Une délégation composée de cinq ONG effectue cette semaine le déplacement à Genève pour rencontrer les représentants du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies et des Etats membres pour leur faire part de leurs doléances. « Nous partons en mission de plaidoyer avec une délégation de cinq associations locales des droits des femmes à savoir l'Association Amal pour la femme et le développement d'El Hajeb, l'Association El Amane pour le développement de la femme de Marrakech, l'Association Tawaza pour le plaidoyer de la femme de Martil, l'Association Tafoukt Souss pour le développement de la femme d'Agadir et l'Association des jeunes avocats de Khémisset », indique Stephanie Willman Bordat, directrice régionale au Maghreb de Global Rights, qui accompagne les ONG marocaines dans cette mission. Le choix du timing pour cette action n'est pas fortuit, puisque cette semaine se tient l'Examen périodique universel du Maroc auprès du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies. Le gouvernement marocain devra présenter ainsi son rapport sur la situation des droits de l'Homme dans le pays. L'Examen périodique universel (EPU) est un mécanisme par lequel les nations Unies examine la situation des droits de l'Homme dans l'ensemble des Etats membres de l'ONU. C'est un outil par lequel l'ONU rappelle aux Etats « leur responsabilité de respecter pleinement et de mettre en œuvre tous les droits de l'Homme et des libertés fondamentales. L'objectif ultime de l'EPU est d'améliorer la situation des droits de l'Homme dans tous les pays et de traiter des violations des droits de l'Homme, où qu'elles se produisent ». Une promesse vieille de quatre ans… Pour mémoire, cet outil a été établi par l'Assemblée générale des Nations Unies, par une résolution adoptée le 15 mars 2006, qui est d'ailleurs à l'origine de la création du Conseil des droits de l'Homme. C'est en 2008 que le Maroc a subi pour la première fois l'Examen périodique universel. Cette semaine, il devra présenter son rapport sur les mesures qui ont été faites durant ces quatre années pour l'amélioration de la situation des droits de l'Homme. Sur le volet des droits des femmes, le gouvernement avait promis de mettre en place une loi pour protéger les femmes contre la violence. Il avait même annoncé en grande pompe l'élaboration d'un projet de loi. Cependant, ses promesses sont restées lettre morte. C'est la raison pour laquelle les associations se mobilisent à Genève pour faire pression sur le Maroc à travers le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies. « Dans son précédent rapport national au Conseil de droits de l'Homme pour l'Examen périodique universel en 2008, le gouvernement marocain a affirmé qu'un projet de loi contre les violences faites aux femmes était en cours. Mais dans le rapport de cette année, il n'y a pas mention d'un tel projet de loi, et comme nous le savons, il n'y a pas eu promulgation d'une telle loi jusqu'à présent », déplore Stephanie Willman Bordat, avant de poursuivre : « Nous avons ainsi décidé de mener ce plaidoyer pour qu'enfin une loi punissant les auteurs de violence faites aux femmes voit le jour ». * Tweet * * *