L'Association Tafoukt Souss pour le développement de la femme et le groupe international de défense des droits humains «Global Rights» relancent le débat sur la violence dans les relations familiales et interpersonnelles lors d'une rencontre donnée le 19 mai à Agadir. Comment faire face aux différentes formes de violence familiale et interpersonnelle exercée au sein des foyers ? Une affaire de taille qui ne peut certainement être réglée que par la mise en place de cadre légal structurant et émanant de la société elle-même. Des lois capables d'assurer le respect des individus. Si les associations et parties civiles ne cessent de multiplier leurs luttes acharnée contre toutes formes de violence familiale et interpersonnelle, le constat est aujourd'hui des plus urgents: on ne peut venir à bout de ce problème que par une loi capable de mettre fin à toute forme de violence aussi minime soit –elle. «Cette rencontre se situe dans le cadre d'une initiative promulguée par Global Rights et qui dure depuis un an en partenariat avec une dizaine d'associations locales à travers le Maroc. L'objectif de cette rencontre est de faire une campagne de plaidoyer législative pour la promulgation d'une loi nationale sur toutes formes de violence faite aux femmes, une loi compréhensive et complète», explique Stéphane Willman Bordat, directrice résidente de Global Rights. L'objectif n'étant guère une petite réforme de la loi existante mais plutôt la mise en place d'un nouvel arsenal juridique capable de répondre aux exigences de femmes violentées et ayant exprimé leurs demandes au sein des centres d'écoute de ces associations. «Nous ne demandons pas de faire une petite réforme législative mais plutôt la promulgation d'une législation spécifique avec des dispositions pénales pour lutter contre toutes formes de violence à l'égard des femmes», souligne la directrice de Global Rights. Cette rencontre vient donc avec trois piliers majeurs : la pénalisation, la protection et le rejet de toute forme de tolérance de la violence. Des revendications qui revêtent leurs importances quand on sait que la plupart des femmes violentées se trouvent à la fois confrontées aux problèmes liés à la loi et à l'absence de centre d'accueil et de protection dans la plupart des cas. Un constat alarmant qui interpelle toute la société et l'appelle à une tolérance zéro face à toute-formes de violence aussi bien familiale qu'interpersonnelle. Les différentes revendications ont été présentées sous forme d'un dessin illustrant les différentes situations de violences auxquelles la femme se trouve confrontée. Des revendications élaborées lors des consultations communautaires avec des groupes de femmes bénéficiaires des programmes de sensibilisation juridique au sein des diverses ONG marocaines collaborant avec le groupe de défense des droits de l'Homme Global Rights. N'est-il pas d'urgence aujourd'hui de faire face à toute forme de violence à l'égard des femmes ? Les revendications des femmes aujourd'hui émanent d'une réalité qui se trace dans leurs quotidien. La violence contre les femmes existe mais à quand ? Seule une loi capable d'instituer une pénalisation de toutes formes de violence aussi bien physique, sexuelle ou psychologique peut venir à bout d'un tel acte criminel. Un vide latent est également à meubler par la création de département, lieux d'accueil, des programmes de consultation et de soutien pouvant aider les victimes de la violence sans toutefois oublier un autre pilier de grande importance : la consultation et le traitement à l'intention des auteurs de violences également. Néanmoins d'autres terrains de lutte sont aussi à prendre en main commençant par une meilleure éducation à l'opinion publique.