Les 5e Assises de l'agriculture ont démarré mardi à Meknès en grande pompe. L'occasion pour le ministre de l'Agriculture de revenir sur la situation de la campagne passée et l'état d'avancement du Plan Maroc Vert. « La campagne écoulée a été particulière », a déclaré Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture, lors des 5e Assises de l'agriculture tenues mardi, à Meknès. « La campagne écoulée a été particulière », c'est ainsi que Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime a qualifié la campagne agricole 2011-2012, lors des 5e Assises de l'agriculture tenues mardi, à Meknès. En effet, la campagne a démarré comme les précédentes avec des précipitations dans les temps. Toutefois, leur interruption ainsi que la vague du froid ont fait que les perspectives de ladite campagne restent mitigées. Mais la reprise des précipitations a fait en sorte de rectifier le tir, a rappelé le ministre. 48 millions de quintaux de céréales Ainsi, première annonce lors de cet évènement, la récolte céréalière devrait s'établir à 48 millions de quintaux à l'issue de la campagne en question, en amélioration de 52 % comparativement à la période 2005-2007, date précédant le lancement du Plan Maroc Vert. De même, le ministre a souligné une nette amélioration entre 2011 et 2005-2007 de l'ensemble des filières. Cette progression comparée se chiffre à 83 % pour le secteur des olives, à 45 % pour le secteur des dattes, à 36 % pour le secteur des agrumes, à 32 % pour le secteur des rosacées et à 4 % pour le secteur des primeurs. Seule la production du sucre a enregistré une baisse sur la période comparée, de l'ordre de 13 %. Cette baisse s'explique par les inondations qu'ont connues certaines régions ainsi que des difficultés rencontrées sur le terrain. Les filières animales ont quant à elles enregistré des progressions notables et ce, dans tous les domaines de production. Elles sont de l'ordre de 56 % pour le secteur des viandes blanches, de 35 % pour le lait et de 22 % pour les viandes rouges. Par ailleurs, une amélioration notable a été enregistrée dans l'utilisation des intrants et autres moyens de production permettant ainsi la hausse de la vente des semences certifiées à plus de 100 %, l'augmentation de l'utilisation des engrais de 57 %, l'augmentation des surfaces équipées de système de goutte-à-gouttes de 103 %, la hausse du nombre des tracteurs de 50 % ainsi que l'augmentation des surfaces assurées passant de 60 000 ha entre 2005-2007 à 326 000 ha en 2011-2012. Elargissement de la multirisque Hormis l'apport de ces chiffres, les Assises ont été également l'occasion de passer en revue les projets déjà réalisés ou en cours de réalisation. En effet, « la campagne agricole 2011-2012 a été celle du lancement d'une assurance multirisque climatique couvrant les 16 régions du territoire national. Elle a concerné, dans une première étape, 9 types de cultures céréalières et légumineuses assurées contre 6 risques climatiques, notamment la sécheresse, la grêle, le gel, le vent violent, le vent de sable et l'excès d'eau profitant à 20000 agriculteurs. La subvention de l'Etat aux cotisations est à hauteur de 53 à 90 % selon le niveau de garantie, ce qui a nécessité une contribution globale de l'Etat à hauteur de 220 millions de dirhams », a rappelé Akhannouch. La seconde étape sur ce volet, prévue entre 2012-2013, consiste en l'élargissement de la couverture multirisque à d'autres filières à savoir l'arboriculture, l'olivier et les cultures maraichères. Sans oublier la mise en place des produits « péril nommé » couvrant les principaux risques pour les viandes blanches et les cultures sucrières. Chantiers prioritaires Quant aux chantiers prioritaires qui sont en cours de mise en place, ils sont au nombre de cinq. A leur tête est désigné le conseil agricole visant à mettre à la disposition des agriculteurs au moins un conseiller ou guide pour 1500 agriculteurs. Le second axe est lié à la formation, recherche et développement à travers la mise en place d'un nouveau cadre stratégique. Le troisième axe concerne les agropôles, dont deux sont déjà en œuvre (Meknès et Berkane). Le quatrième axe concerne la commercialisation et la valorisation à travers la refonte du cadre réglementaire des marchés de gros et des abattoirs, la promotion du Label Maroc, la mise à niveau du secteur agroalimentaire et la valorisation des produits agricoles, la réalisation du schéma directeur d'implantation des unités de valorisation des produits oléicoles et l'amélioration de la logistique de commercialisation des fruits et légumes à l'étranger. A la fin de cette liste des axes, on notera quatre études stratégiques à lancer pour mesurer l'impact de l'accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie, pour la mise à niveau du secteur agroalimentaire et la valorisation des produits agricoles, pour la réalisation du schéma directeur d'implantation des unités de valorisation des produits oléicoles et enfin pour améliorer la logistique de commercialisation des fruits et légumes à l'étranger. Une année charnière que le ministère est en passe d'attaquer.