Le Conseil de sécurité (CS) de l'ONU tiendra, ce 17 avril, des consultations à huis-clos sur la question du Sahara, dictées par le programme de travail de l'Organe exécutif onusien pour le mois en cours, rendu public mardi. Selon le site officiel de l'ONU, relayant les propos du Bureau du porte-parole de l'institution onusienne, le CS « consacrera sa réunion du 17 avril à l'examen du rapport sur le Sahara que devra lui soumettre prochainement le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon ». La deuxième étape, liée au travail de l'ONU sur la question du Sahara aura lieu le 24 courant, au cours de laquelle les membres permanents se réuniront pour, cette fois-ci, l'adoption d'une résolution prorogeant le mandat de la Minurso qui arrive à expiration fin avril. Récidive peu probable L'année dernière, à la même époque, un document de travail interne, rapportant des recommandations de Ban Ki-moon, sur l'affaire du Sahara, est secrètement remis, à Matthew Russel Lee, un journaliste américain accrédité auprès de l'ONU. Le document, dont Le Soir échos détenait une copie, était une mouture portant l'entête du Conseil de sécurité, mais pas la griffe de Ban Ki-moon. Dans son alinéa 119, ce dernier constatait que la situation des droits de l'Homme était laissée-pour-compte, autant dans le territoire sous observation onusienne que dans les camps de Tindouf. Il proposait alors d'étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme dans les deux territoires. Les couloirs du bâtiment de l'ONU à New York allaient alors passer toute une nuit sous les cris au scandale, lancés depuis Rabat. Jeudi 7 avril 2011, la réaction du Maroc est annoncée officiellement : la publication dans des circonstances « douteuses et opaques » d'un document prétendument présenté comme le rapport du Secrétaire général de l'ONU est « un acte irresponsable » qui « dévoile la réalité sur les intentions de certains protagonistes dans cette affaire ». A son tour, l'ONU se voit obligée de réagir : le même jour, Martin Nesirky, porte-parole de l'institution onusienne, déclarera que le document n'était pas un rapport final, et qu'il n'a pas été endossé par le Secrétaire général et n'avait, de ce fait, aucun statut. Tindouf dans la tourmente La réunion du 17 avril du Conseil de sécurité se tiendra, cette année, sous une nouvelle donne et Susan Rice, la représentante des Etats-Unis et présidente actuelle au Conseil aura sous le bras de quoi dissuader les membres qui envisageraient de remettre sur la table cette question des droits de l'Homme. A côté d'un Printemps arabe qui s'est confortablement installé dans la région, Rabat et Alger font montre, depuis quelques mois, de leur ferme intention de rapprocher la relation entre les deux pays, allant jusqu'à annoncer l'ouverture probable de la frontière des deux côtés. Dans le sillage de cette démarche de raffermissement, la France comme les Etats-Unis ont montré, pas plus qu'un mois qu'ils étaient tous deux dans le camp du Maroc. De quoi donner le tournis au Polisario, de plus en plus seul, malmené pour une communauté internationale qui lui en veut aujourd'hui ses obscurs accointances avec la nébuleuse d'Al-Qaïda dans la région du Sahel. Mounir El Figuigui