La Minurso n'a pas vocation à contrôler les droits de l'Homme au Sahara, a tranché le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en réponse à la campagne menée tambour battant par le Polisario et l'Algérie. Le rôle de la Minurso ne sera pas élargi au contrôle des droits de l'Homme au Sahara. Le propos est du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Dans son nouveau rapport au Conseil de sécurité, diffusé mardi soir, le responsable de l'ONU a précisé que le mandat de la Minurso n'incluait pas la question «spécifique des droits de l'Homme». Il a renvoyé dos à dos le Polisario et l'Algérie qui se sont jetés à fonds perdus dans une campagne de propagande internationale pour faire accréditer cette vraie-fausse revendication. «La Minurso n'a pas de mandat spécifique pour les droits de l'Homme, pas plus que l'Office du Haut commissariat aux droits de l'Homme qui n'a pas de présence dans les territoires (NDLR : Sahara marocain) ni dans les camps de réfugiés situés à proximité de Tindouf», relève-t-on dans le rapport du SG de l'ONU, qui sera la base de la prochaine résolution du Conseil de sécurité attendue fin avril. Ban Ki-moon a ainsi fermé la parenthèse du grand tapage diplomatico-médiatique mené depuis un an par l'Algérie, ainsi que par plusieurs ONG internationales, dont notamment Human Rights Watch (HRW), la délégation parlementaire européenne, sans compter les nombreux lobbies droits-de-l'hommiste que compte la partie adverse sur le Vieux Continent. Autre point positif à retenir dans le nouveau rapport onusien, Ban Ki-moon a recommandé la reprise des négociations sur la base de ce qui a été réalisé lors des quatre précédents rounds. On y relève un appel franc au Polisario pour négocier sur la base de l'offre d'autonomie, qui a été saluée à trois reprises par les résolutions du Conseil de sécurité 1754, 1783 et 1813. Il en ressort que «le compteur ne sera pas remis à zéro» lors du 5ème round de négociations, comme le souhaitait le Polisario. Le SG de l'ONU n'a pas manqué à cet effet de saluer le travail sérieux accompli par son ex-Envoyé personnel au Sahara, le diplomate néerlandais Peter van Walsum, lequel avait appelé le Conseil de sécurité à opter pour l'offre d'autonomie, balayant d'un revers de main la thèse «irréaliste» et «irréalisable» de «l'indépendance» prônée par le Polisario et l'Algérie. Ces derniers, ulcérés par ces conclusions, même si elles étaient partagées par l'ensemble de la communauté internationale, n'ont pas trouvé mieux à faire que chercher à discréditer l'ancien médiateur Walsum. Ils ont tout fait pour saboter ses efforts pour trouver un règlement politique au conflit, lequel est incarné par la solution d'autonomie. Ban-Ki-monn a reconnu, dans son nouveau rapport, «l'échec» des quatre premiers rounds, et annonce la tenue de réunions «informelles» entre les parties au conflit sous la supervision de son nouvel envoyé personnel, l'Américain Christopher Ross. Soulignant la nécessité de «préparations prudentes» pour le 5ème round, Ban-Ki-monn a évoqué des «rencontres informelles» entre les parties. Reste, la position du SG de l'ONU sur les récentes provocations du Polisario dans la zone tampon du Sahara marocain. Ban Ki-moon dit ne pas s'opposer à la présence de civils dans la zone démilitarisée, invoquant l'accord de cessez-le-feu de 1991. Soit. Mais la récente incursion de «civils» pro-séparatistes, dont des étrangers, dans la localité de Mahbès, a été accompagnée de coups de feu tirés en l'air, a fait constater un communiqué du ministère marocain de l'Intérieur. L'on peut trouver à redire sur quelques autres points relevés par Ban Ki-moon, mais abrégeons : le rapport du SG de l'ONU a été globalement favorable au Maroc.