Maroc-Espagne : Signature à Madrid d'une déclaration d'intention conjointe dans le domaine de la justice    Lever de rideau sur le Salon international du tourisme de Berlin, avec la participation du Maroc    Lever de rideau sur le Salon international du tourisme de Berlin, avec la participation du Maroc    Les éleveurs paraguayens inaugureront l'exportation de bétail vivant vers le Maroc, une première pour le secteur    Bayt Mal Al-Qods Acharif: signature à Ramallah d'une convention de partenariat pour soutenir les industries culturelles    Le Maroc renforce son soutien aux familles d Al-Qods et aux déplacés de Gaza avec des aides alimentaires pendant le Ramadan    Ligue des champions: Arsenal fait exploser le PSV, Lille résiste à Dortmund    Mondial-2030: le Maroc et l'Espagne joignent leurs efforts dans le domaine de la justice    Le réseau de diffamation et de cyber-extorsion s'activant depuis le Canada comprend des suspects ayant reçu des transferts d'argent de victimes d'extorsion (Substitut du procureur du Roi)    Casablanca: un programme culturel et spirituel pour les nuits ramadanesques    Exposition : Ephémère au carré, féminin singulier    Investissement régional : le social rafle la mise    Mohamed Ould Errachid s'entretient à Rabat avec le ministre albanais des Affaires étrangères    Sahara : "la plupart des pays de l'UE partagent notre position" (José Manuel Albares)    Agence Bayt Mal Al-Qods: distribution d'aides alimentaires en faveur d'établissements de protection sociale dans la Ville Sainte    Offensive anti-djihadiste : Le Maroc projette de réaliser un aéroport militaire au sud du Sahara    Donald Trump suspend les aides militaires à l'Ukraine    Accord de 1968 : l'ultimatum de Paris face au silence d'Alger    Donald Trump confirme l'application mardi de taxes douanières contre Ottawa, Mexico et Pékin    Gabon: le président Oligui Nguema annonce sa candidature à la Présidentielle du 12 avril    Les violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, en Algérie, dénoncées devant le CDH    Dakar 2025: comment Dacia a sécurisé ses véhicules (VIDEO)    Footballeurs marocains du Monde: Le DTN belge désapprouve le choix de Talbi    Footballeurs marocains du Monde: Brahim Diaz MVP du mois de février au Real !    Qualifs. CDM26 : 12 matchs programmés au Maroc ce mois-ci    Aéronautique : Hausse des exportations de 14,2% en janvier    Fès-Meknès : 1,1 MMDH pour la création d'un pôle santé    Températures prévues pour le mercredi 05 mars 2025    Bank Al-Maghrib dément une fausse information utilisant son identité    Création de 95.235 entreprises en 2024    Appels à projets pour la subvention des associations et instances culturelles, syndicats artistiques et festivals au titre de 2025    Jour 1 – Programmation spéciale Ramadan : Les chaînes nationales dominent le prime-time    Histoire et traditions : de l'ère des Idrissides à aujourd'hui, un héritage préservé    1er jour de Ramadan : les chaînes nationales dominent le prime-time    Tbib Expert Ep41. Ramadan : Cinq comportements à éviter pour prévenir les migraines    Bourse de Casablanca : clôture en territoire négatif    Après le président algérien, Kaïs Saïed boude le sommet arabe sur la Palestine    Le Maroc, deuxième pays d'origine des naturalisés dans les pays de l'UE    Spain dismisses U.S.-Morocco ties as a threat to Ceuta and Melilla's status    Kaïs Saïed skips Arab Summit in Cairo, aligning with Algeria    Marrakech court increases sentence for head of Al Haouz earthquake victims' group    Mohamed Benaïssa, l'adieu à «un bâtisseur de ponts» : l'hommage de Youssef Amrani    MAS : Le coach allemand Stepić signe son contrat et définit son staff technique    Real Madrid : Brahim Diaz élu joueur du mois de février    La Sierra Léone annonce sa première Fashion Week    Le Projet « Culture Mali 2025 » lancé    Fès : Le festival des musiques sacrées sous le signe des « Renaissances »    Les couleurs du ciel du mardi 4 mars    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les ONG dénoncent « les bavures de Taza » | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 29 - 03 - 2012

Il n'y a pas de doute, pour le collectif marocain des organisations des droits de l'Homme, la crise de Taza n'a pas été désamorcée, mais étouffée. Après avoir mené une enquête du 6 au 8 mars, ce collectif a dressé un rapport, constitué sur la base des témoignages recueillis auprès des habitants, de responsables et de militants associatifs. Relatés dans une vidéo, projetée à l'occasion de la présentation de ce rapport, hier au siège de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), les témoignages décrivent des dérives à tous les niveaux à commencer par « la mauvaise gestion de la chose publique ». C'est, aux yeux du collectif, l'origine même du soulèvement qui a fait tristement la célébrité de Taza entre janvier et février derniers et qui s'est terminé par la détention d'une vingtaine de personnes accusées d'avoir menacé la stabilité de la ville et de destruction de biens publics.
Approche sécuritaire
Dans son rapport, le collectif des ONG évoque des violations des droits de l'Homme y dénonçant « des enlèvements, des arrestations abusives et des tortures ». « Il est inacceptable que les autorités publiques interviennent n'importe comment et utilisent la répression et la force pour mettre un terme à des émeutes », déclare la présidente de l'AMDH, Khadija Ryadi. Et de préciser que l'approche sécuritaire ne peut en aucun cas désamorcer une crise sociale quelles que soient ses conséquences. « A aucun moment, la responsabilité des autorités publiques n'a été évoquée par le ministère et aucune annonce n'a été faite sur une éventuelle enquête sur les bavures policières », ajoute-t-elle. Le comité affirme que les droits des détenus dans les événements de Hay El Koucha ont été bafoués et que ces derniers n'ont pas bénéficié de procès équitables. Sur ce point, l'enquête indique qu'un des détenus a été privé de son droit de disposer d'un avocat au cours de son procès en première instance.
Des procès « iniques »
De la détention jusqu'au procès, aucun point positif ne ressort du rapport. Dans ce dernier, le collectif indique que même les familles des détenus n'ont pas été avisées de l'arrestation de leurs proches. Quant aux détenus, ils n'ont pas bénéficié de la présomption d'innocence et l'instruction de leurs dossiers, selon le comité, manque de preuves éloquentes attestant la culpabilité. Pour le comité, il est certain que toute la procédure judiciaire n'a pas suivi son cours normal et que les détenus ont, en fait, payé pour avoir réclamé leur droit au travail et à une vie digne. Il réclame ainsi leur libération. « Les événements de Taza sont, en fait, l'aboutissement de l'absence de tout dialogue avec les mouvements de protestation », déduit l'enquête appelant à l'urgence de faire le procès « des dérives policières » afin de redonner confiance aux habitants de Taza et de restituer sa stabilité sociale. « L'Etat est l'unique responsable, le porte-parole du gouvernement a lui-même affirmé que 10 milliards de dirhams alloués aux projets de développement de Taza ont été dilapidés. Il faut juger les responsables au lieu de maintenir la pression sur les habitants », estime Khadija Ryadi précisant qu'il ne s'agit en aucun cas de défendre l'utilisation de la violence mais de respecter les lois et de les faire respecter par tous.
Que faire ?
Dans toute enquête, il y a des recommandations. Celles du comité se focalisent sur la reddition des comptes et la nécessité de mettre fin à l'approche sécuritaire dans la gestion de problèmes sociaux. « Le Maroc doit absolument respecter ses engagements vis-à-vis des conventions internationales, dont celle de la lutte contre la torture », revendique le comité appelant à l'ouverture des prisons aux ONG sans aucune condition afin d'y effectuer des visites. Le comité sollicite également la remise à niveau de la ville de Taza en prévention à d'autres événements dramatiques et la constitution d'une commission parlementaire pour enquêter sur la responsabilité de l'Etat et du gouvernement dans la gestion de la chose locale et provinciale. Après Taza, c'est à Beni Bouâyach que compte se déplacer la coalition afin de mener une nouvelle enquête.
La ville toujours assiégée
Le président de la section de l'Instance nationale de protection des biens publics, Mohamed Belachgar, n'a pas hésité à témoigner d'un calvaire, celui des militants persécutés, d'après lui, par les autorités de jour comme de nuit. « Nous vivons dans une ville assiégée par plus de 2 000 agents d'autorité. Nous ne sommes plus libres de nos faits et gestes au point où nous nous demandons s'il ne serait pas mieux pour nous, de réclamer l'asile politique à un autre pays », s'indigne-t-il, lors de la conférence tenue hier à l'AMDH pour la présentation des résultats de l'enquête menée par la coalition marocaine des ONG des droits de l'Homme. Selon ce responsable, dix plaintes ont été déposées par l'Instance contre la dilapidation des biens publics mais aucune suite ne leur a été réservée.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.