«Durant les six premiers mois de 2010, nous avons relevé 13 enlèvements de personnes, contre 17 en 2009».Adelilah Benabdeslam La situation des droits de l'Homme s'est dégradée. (Suite de la page Une) L'AMDH brosse un sombre tableau des droits de l'Homme au Maroc. L'ONG a présenté, mardi lors d'un point de presse, un rapport sur la situation des droits de l'Homme au Maroc durant l'année 2009. L'ONG a profité de cette occasion pour donner un aperçu sur l'évolution des droits humains durant la première moitié de l'année 2010. «Durant la moitié de cette année, nous avons relevé 13 enlèvements de personnes, alors qu'en 2009, 17 cas de rapt ont été signalés. C'est dire que la situation des droits de l'Homme empire», déclare au Soir échos Abdelilah Benadeslam, vice-président de l'AMDH. Concernant l'année 2009, l'association a relevé avec préoccupation la détérioration de la situations des droits humains au Maroc. «La détention politique s'est élargie, les enlèvements se sont multipliés et les procès non équitables sont en hausse durant l'année 2009», souligne notre interlocuteur. «A ces violations, ajoute Benabdeslam, les interventions violentes contre les manifestants et les sit-in populaires de revendication; on note enfin le retour de l'usage de la torture dans le Centre de détention de Témara comme dans d'autres centres de la sûreté nationale». S'agissant des libertés publiques, selon le rapport de l'AMDH, celles-ci ne sont pas épargnées par la répression. «La liberté de la presse a fait également les frais de ce recul au plan de la liberté d'expression», précise la même source. Ce sombre rapport aux conclusions inquiétantes établi par l'AMDH, ne serait pas complet sans l'évocation de la situation dans le milieu pénitentiaire. «L'état en nommant un ancien proche de Basri à la tête de la délégation des prisons a clairement opté pour l'approche sécuritaire et a relégué les fonctions d'intégration et re-qualification des détenus au second plan. Depuis, la porte du dialogue avec les ONG a été fermée et nos visites ont été interdites», estime Benabdeslam, le vice-président de l'AMDH. La présentation de ce rapport à la presse traduit la volonté de l'ONG de tenter de revenir à la Une des médias. C'est aussi un moyen de tourner la page des incidents qui ont émaillé la tenue de son 9e Congrès et de faire oublier la campagne anti-AMDH menée dans certains médias nationaux. «Nous faisons une distinction entre les divergences avec nos amis qui n'ont pas voulu se présenter aux élections des instances de notre Association et la campagne qui nous à visés. Cette campagne atteste de l'audience de l'AMDH. Une ONG dont les actions qui dérange bien des parties», conclut-il.