L'association marocaine des droits humains (AMDH) a présenté, mardi à Rabat, son rapport sur la situation des droits de l'homme au Maroc pour l'année 2004 et la moitié de l'année en cours. Le rapport, présenté lors d'une conférence de presse qui s'est tenue au siège du syndicat national de la presse marocaine, a relevé le caractère positif de la promulgation par le Maroc des conventions internationales des droits de l'homme et de l'harmonisation de la législation marocaine à ces conventions, particulièrement en matière de lutte contre la corruption et de la levée des réserves sur la torture et les droits de l'enfant, en plus de la promulgation du premier protocole facultatif du pacte international relatif aux droits politiques et civils. Il a aussi insisté sur la promulgation par le Maroc de la convention 135 relative à la protection des représentants des salariés. Le rapport, dont les grandes lignes ont été présentées par le président de l'AMDH, M.Abdelhamid Amine, a évoqué l'adoption de la loi antiterroriste et ses répercussions sur la situation des droits de l'homme, faisant état de la libération de 33 détenus politiques en 2004. Le président de l'AMDH a évoqué les questions relatives aux droits politiques et civils, le droit à la vie, les libertés du mouvement, d organisation, d'opinion, d'expression et de la presse, du rassemblement et de manifestations pacifiques, ainsi que la situation à l'intérieur des prisons et les droits économiques, sociaux et culturels et le droit au travail et à la santé. L'association considère, néanmoins, que la situation des droits de l'homme au Maroc est restée en deçà du niveau escompté malgré les avancées enregistrées dans certains domaines. A cet égard, il a noté que les libertés d'opinion, d'expression et de la presse ont connu des violations marquées par la poursuite en justice d'un nombre de journalistes, le blocus imposé à l'AMDH dans les moyens audio-visuels officiels. Le rapport a signalé que les progrès réalisés dans le domaine du statut de la famille n'atteignent pas le niveau des droits de la femme tels reconnus Mondialement, notant que l'application des dispositions du code de la famille se heurte à plusieurs obstacles. Pour ce qui est de la situation des droits de l'enfant, le rapport souligne le caractère positif de la décision de porter à 18 ans l'âge du mariage des filles au lieu de 15, et celui du travail à 15 ans au lieu de 12, faisant état toutefois de la recrudescence de l'exploitation des enfants. Le rapport a conclu que le Maroc a besoin d'un mouvement des droits de l'homme qui soit fort par ses références internationales et proche des préoccupations des citoyens.