Les membres de la commission administrative de l'AMDH se réunissent le 6 mai, pour élire le bureau central, lequel choisira parmi ses membres, un nouveau secrétaire général, en remplacement de Abdelhamid Amine. L'Association Marocaine des Droits Humains (AMDH), se réunit le dimanche 6 mai à Rabat, afin de procéder à l'élection de son bureau central. Cette instance sera composée entre 17 et 21 personnes, émanant de la commission administrative, laquelle a été constituée à fin avril dernier. La commission administrative comporte 75 membres, issus d'horizons politiques divers, mais tous réunis au sein de l'AMDH pour défendre des causes de droits de l'homme. C'est ainsi, que sur les 75 membres de la commission administrative, 35 sont issus d'Annahj Dimocrati, 14 du PADS, 7 du PSU et 19 sont sans appartenance politique. Lors du congrès, des discussions passionnées se sont déroulées notamment, au sujet de quatre notions, que les congressistes ont eu du mal à classifier, soit dans le domaine des droits de l'homme, soit dans celui de la politique. Il s'agit tout d'abord, de la constitutionnalité de l'amazigh. Un courant a estimé que l'amazigh étant parlé par la majorité absolue des Marocains, son inscription dans la Loi fondamentale du pays doit être revendiquée par l'AMDH. Non ! rétorque l'autre courant. Pour les adeptes de ce dernier, la constitutionnalité de l'amazigh est une question purement politique et il n'est, par conséquent, pas du devoir de l'AMDH de la soulever. Autre pomme de discorde : la laïcité. Là encore, deux courants se sont opposés. Les uns considérant la laïcité comme une exigence tout à fait conforme aux principes de l'AMDH et les autres rejetant catégoriquement l'idée de l'inscrire sur leur tableau revendicatif. Le même scénario s'est produit pour la notion d'autodétermination. La question a été de savoir si la défense de ce principe relevait ou pas du champ d'action de l'association marocaine de défense des droits humains. Si une partie des militants soutenait, dur comme fer, que l'autodétermination est un droit inaliénable de tous les peuples, une autre partie pensait que ce débat ne relève nullement des prérogatives d'une organisation militant pour les droits de l'homme, mais bien au contraire de la sphère d'un parti politique. «Il suffit de prendre la position de l'AMDH sur la question du Sahara pour en avoir le cœur net», a souligné le secrétaire général de la section AMDH-Rabat, Abdeslam Adib. Pour ce dernier, «l'AMDH a toujours soutenu le principe d'une solution démocratique au conflit du Sahara». Enfin, le quatrième et dernier point d'achoppement a concerné les éventuelles excuses adressées aux victimes des années de plomb. Si le principe de la formulation de ces excuses officielles, ne fait l'objet d'aucun désaccord entre les membres de l'AMDH, en revanche, l'identité de la personne ou l'institution qui doit prononcer ses excuses ne fait pas l'unanimité. Les uns, comme le secrétaire général sortant de l'AMDH, Abdelhamid Amine, estiment que de telles excuses doivent émaner de la plus haute autorité du pays, à savoir le Souverain en personne, d'autres se contentent du Premier ministre. En somme, et hormis les quatre points d'achoppement que nous venons de citer, les membres de l'AMDH ont convenu de poursuivre l'action de leur association qui, il faut le reconnaître, pèse de plus en plus dans l'échiquier national. Sachant que le secrétaire général ne peut assurer plus de deux mandats, Abdelhamid Amine ne sera donc pas reconduit. Le nom de son successeur sera probablement connu dimanche, à la suite de l'élection du bureau central.