L'enquête menée dans la prison civile de Salé par huit associations des droits de l'Homme conclut à l'existence d'abus contre les détenus de la Salafyia Jihadia. Il y a bel et bien eu des cas d'abus contre les détenus islamistes. Les huit associations des droits de l'Homme, qui ont été invités par le ministère de la Justice à mener l'enquête sur de mauvais traitements à la prison de Salé, ont même conclu à l'existence d'un cas de torture, dans un rapport présenté mardi dernier au siège du SNPM, à Rabat. Le collectif d'associations, dont l'Observatoire marocain des prisons, a appelé le ministère de tutelle à ouvrir une enquête pour déterminer les responsables des abus, objet de la grève de la faim qui s'est déclenchée le 25 septembre dernier. «Il y avait des cas de torture» et d'autres «abus commis par les fonctionnaires de la prison à l'encontre des détenus», certifie le Collectif associatif, qui regroupe, outre l'Observatoire marocain des prisons, l'OMDH, l'AMDH, la Ligue marocaine des droits de l'Homme, le Forum Justice et Vérité, l'association «Adala», et le Centre des droits des citoyens. L'appel de ce Collectif, qui a effectué le 23 octobre une visite à la prison de Salé, a été accueilli «positivement» par le ministère de la Justice. «Il est nécessaire de souligner que la majorité des observations et des propositions contenues dans le rapport des huit ONG ont été traitées positivement par le ministère de la Justice, notamment l'ouverture d'une enquête judiciaire sur des cas de torture», s'est félicité le Collectif. Le même Collectif ajoute qu'il a établi son rapport après avoir enquêté auprès de toutes les parties en rapport avec ce dossier, dont le directeur de la prison civile de Salé, présenté par les détenus islamistes comme «le principal responsable des mauvais traitements» dont ils auraient fait l'objet. Les faits reprochés à l'administration pénitentiaire se résument à des «cas de violences», au «cantonnement de certains détenus dans des pavillons isolés», au «transfèrement de certains d'entre eux vers d'autres prisons», sans compter les conditions carcérales qui seraient «indignes» de la personne humaine. Le Collectif associatif cite en exemple «l'entassement, une alimentation et un encadrement sanitaire déficients, et une tranche de temps insuffisante pour les promenades». Autant de constats que le ministère de tutelle a promis d'examiner, à la satisfaction des détenus islamistes et de l'association en charge de leur défense. Contacté hier par ALM, Abderrahim Mouhtad, président de l'association «Ennassir», a salué la décision du ministère de la Justice, et affirmé avoir accueilli avec «satisfaction» le rapport élaboré par le Collectif associatif, même si ce rapport n'a signalé qu'un seul cas de torture. «Il y a eu au moins sept cas de torture », fait constater le responsable d' «Ennassir», ajoutant que «la nécessité se fait aujourd'hui d'ouvrir une enquête judiciaire pour déterminer les responsables des cas de torture». C'est désormais acquis.