Les habitants du quartier Mabrouka à Casablanca menacent de ne pas payer les factures dues à la Lydec. Les détenus de Mohammedia « sont accusés d'avoir empêché le passage des bus avec entrave à la circulation ». Le dossier porte le numéro 842 et c'est la cour d'appel de Casablanca qui devra instruire cette affaire. A Taza, les inondations ont causé également des détentions parmi les habitants. Six personnes sont derrière les barreaux pour avoir organisé une marche réclamant l'intervention des autorités. Les inondations de la semaine dernière n'ont pas causé que des dégâts matériels, mais également des détentions. Casablanca, Taza ou encore Mohammédia sont des points noirs où la contestation des victimes des précipitations a viré en une opération de rafle parmi certains manifestants. A Mohammédia, six personnes résidant au douar Brahma sont incarcérées depuis la semaine dernière. Une incarcération qui est manifestement appelée à s'installer dans la durée plus longtemps, puisque « le juge d'instruction ne commencera l'audition des six détenus que le 25 janvier 2011. Donc, ils devront passer plus de deux mois avant que l'enquête ne commence », déclare au Soir échos Ali Fakir, membre de l'AMDH section Mohammedia. Les six détenus du bidonville Brahma à Mohammédia sont poursuivis pour une accusation bien particulière. « Selon l'avocat, ils sont accusés de la pose d'objets sur la voie publique empêchant le passage des bus et entravant la circulation. Le dossier porte le numéro 842. Et c'est la cour d'appel de Casablanca qui devra instruire cette affaire », note, non sans surprise, Ali Fakir. Le passage de ces détenus à la cour d'appel est annonciateur de lourdes peines pour les mis en cause. En attendant le début de l'enquête, les familles des détenus et les habitants de trois grands bidonvilles de Mohammédia se sont constitués en un comité de soutien pour une meilleure défense de leurs demandes. Hier, c'était sa première réunion. La manière forte a prévalu à Casablanca. Des sources associatives estiment que « le nombre des détenus est de quatre : 2 à Mabrouka et 2 autres à Lahraouiyine ». Les habitants de Mabrouka attendent toujours que Mohamed Sajid honore les promesses qu'il a tenues, le vendredi 3 décembre, à un comité représentant les habitants de ce quartier. Selon une source ayant assisté à cette réunion, le maire se serait engagé à ce que la Lydec entreprenne des travaux d'élargissement des canaux des eaux usées et dédommage les habitants ayant subi des dégâts lors des inondations de la semaine dernière ». Quelques jours après cette rencontre, « rien à signaler du côté de Sajid. Face à cette situation, nous lui avons adressé des lettres de rappel jusqu'à présent sans réponse », déclare au Soir-échos Abdellah Hammouchi, un des habitants de Mabrouka. Un autre membre du comité de dialogue nous confie qu'ils « sont en train de solliciter le soutien de l'OMDH (organisation marocaine des droits de l'Homme) et de l'AMDH pour une libération des deux détenus de Mabrouka dont la date du procès est prévu le 10 décembre ». Et de conclure que « si nous ne recevons aucune réponse à nos revendications, nous cesserons alors de payer les factures de la Lydec. Cette mesure a recueilli l'unanimité des habitants de Mabrouka ». Un autre front de tension est en perspective. Un autre membre du comité de dialogue nous confie qu'ils « sont en train de solliciter le soutien de l'OMDH et de l'AMDH pour une libération des deux détenus de Mabrouka dont la date du procès est prévue le 10 décembre ».