Un orage d'une rare violence, qui a éclaté, jeudi après-midi, a déversé d'importantes quantités d'eau sur Casablanca, engloutissant les voies, les habitations et les commerces dans plusieurs quartiers de la ville, causant en passant d'importants dégâts. Les canalisations obstruées et sous-dimensionnées n'ont pu canaliser les flots qui ont commencé à être restitués à partir des bouches des égouts sous forme de grands geysers. Des rues et boulevards se sont transformés en torrents, des trémies et autres cuvettes en lacs. Un déluge. C'était un peu avant 16h, ce jeudi, qu'une dense cellule orageuse a obscurci le ciel. Tout le monde a été pris de court. On pensait au départ qu'il s'agissait de précipitations comme toutes celles qu'a connues cette saison particulièrement pluvieuse. Mais cette fois-ci, il a commencé à pleuvoir violemment et à un rythme très soutenu, beaucoup plus qu'à la normale. Avec le débit des cordes qui tombaient, il a fallu moins d'un quart d'heure pour assister à des débordements spectaculaires. Du jamais vu. L'eau arrivait de partout, emplissant les voies, dépassant les trottoirs qui les balisent, entrant à l'intérieur des habitations, envahissant les sous-sols et prenait de plus en plus de hauteur. Ce faisant, les canalisations des égouts, totalement dépassées par le débit qu'elles recevaient, ont commencé à restituer leur contenu nauséabond. C'était d'ailleurs dans cet environnement repoussant que les habitants étaient obligés de se déplacer notamment pour sauver leurs meubles, véhicules et autres biens souillés, bien après ce violent orage qui a duré près d'une heure moins quart sur Casablanca, avant de continuer sa route. Quelle a été le volume des précipitations recueillies dans les différents quartiers de Casablanca ? Pour répondre à cette question, il se trouve que seule la Lyonnaise des Eaux de Casablanca (Lydec) y est habilitée vu qu'elle est le seul organisme à disposer d'un réseau de pluviomètres qui couvre tout le territoire. Le gestionnaire délégué du réseau d'assainissement de la région, qui a été par ailleurs rendu par la population responsable des débordements survenues, a indique que ce volume a atteint entre autres 20 millimètres en 15 minutes au quartier résidentiel Californie (38 mm en une heure) et 30 millimètres en 30 minutes sur le reste de Casablanca et les zones périphériques (Centre ville, Médiouna, Bouskoura, Aïn Harrouda). La forte intensité des pluies, poursuit Lydec, a causé des débordements sur la voie publique et des interruptions de la circulation au niveau de deux trémies essentiellement (Roudani et la Voie des Préfectures), des passages sous ponts ONCF (Longométal, Carnaud, Ouled Ziane, 2 mars à Casablanca, pont Ibn Yassine à Mohammedia) et de quelques points sensibles situés à Sidi Maârouf, Lotissement Mandarouna, Sidi Bernoussi, Bd El Joulane, Avenue N Hay Sadri, Hay Dakhla, Derb Hofra à Mabrouka. La situation, ajoute Lydec, a été rétablie vers 20h pour les perturbations de circulation liées aux débordements du réseau d'assainissement sur la voie publique, sauf sur la trémie de la Voie des Préfectures (Sidi Maârouf). Cette trémie est équipée d'une station de pompage des eaux pluviales qui a cessé de fonctionner en raison d'une panne d'électricité à 17h, due à la foudre, précise la même source. La trémie s'est donc remplie d'eau. Après sa vidange, les travaux de dégagement de la boue se sont poursuivis jusqu au lendemain. Le volume des précipitations qui se sont abattues sur Casablanca ce jeudi après-midi, poursuit Lydec, a largement dépassé les capacités du réseau d'assainissement qui est dimensionné pour des pluies de fréquence décennale à l'instar des autres métropoles dans le monde (20 mm / heure pour Casablanca). Pour faire face à la situation, toujours d'après le gestionnaire délégué, celui-ci a mobilisé toutes ses équipes d'intervention sur les points névralgiques de la ville : plus de 300 collaborateurs se sont déployés sur le terrain, 13 hydrocureuses, 10 mini cureuses, 1 motopompe très grand débit 1200 m3/h, 1 motopompe de 400 m3/h, 1 camion-aspiratrice, plusieurs motopompes et électropompes immergées, 42 fourgons équipés, 29 fourgonnettes. Il convient par ailleurs de signaler, qu'une panne d'électricité survenue sur les caténaires de l ONFC a également provoqué une paralysie du trafic ferroviaire. Et l'orage, tout en se déplaçant, a fait bien des dégâts lors de son passage sur d'autres régions.