Les rebelles du MNLA (Mouvement national de libération d'Azawad), qui sèment la terreur au Nord-Mali, depuis quelques mois, contrôlent désormais Tessalit, dans le nord-est du pays. Ils ont réussi à déloger l'armée malienne du camp de la ville après de rudes combats. Les affrontements entre les deux parties pour contrôler cette ville ont duré plusieurs semaines. Si la chute de ce camp est revendiquée par les rebelles comme un succès, du côté du gouvernement, on évoque plutôt un «repli stratégique ». Pour Soumaïla Boubèye Maïga, le ministre malien des Affaires étrangères, il s'agit d'une décision sage pour quitter le camp. « Il n'y a pas eu de conquête car c'est nous-mêmes qui avons décidé de faire évacuer le camp qui était assiégé depuis des semaines; nous avions tenté à plusieurs reprises de le ravitailler sans y parvenir. La situation humanitaire se dégradait et il fallait faire l'économie de pertes humaines inutiles d'autant plus que même si nous avons abandonné le camp actuellement, nous pourrons toujours le reprendre plus tard », a expliqué le chef de la diplomatie malienne, cité par la presse. La stabilité de la région menacée Cependant, le MNLA a fait état de plusieurs officiers et pas moins d'une quarantaine de soldats de l'armée malienne faits prisonniers. Les rebelles ont également assuré avoir saisi du matériel, notamment des véhicules de l'armée et des munitions. Il va sans dire que cette situation menace sérieusement la stabilité de la région, au moment même où le bourbier libyen demeure encore un casse-tête. D'après le gouvernement malien, les insurgés du MNLA bénéficient du soutien d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), le groupe terroriste qui semble avoir transformé le Nord-Mali en base arrière notamment dans le cadre de ses prises d'otages. Le groupe terroriste détient actuellement plusieurs otages occidentaux dont six Français enlevés dans la région. La situation humanitaire est catastrophique. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) redoute une crise humanitaire dans cette région. Les populations locales ont dû fuir leur habitation pour se mettre à l'abri des combats. Appel au dialogue Depuis le début du conflit en janvier, des milliers de Maliens ont tout abandonné pour fuir vers les pays frontaliers comme le Burkina-Faso, la Mauritanie ou le Niger. Pour sa part, l'ONU appelle à un cessez-le-feu. « Le dialogue est une option qui est largement partagée par la communauté internationale et cette option doit passer par la fin des hostilités pour permettre d'apporter une assistance humanitaire aux personnes déplacées au Mali et aux personnes réfugiées dans tous les pays voisins », a indiqué, mardi, Saïd Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l'Onu en Afrique de l'Ouest. Même son de cloche du côté de l'Union Africaine qui a condamné les violences. L'Institution panafricaine a prévu la tenue d'une session spéciale de son conseil de sécurité consacrée à la crise malienne, le 20 mars à Bamako.