Les pays frontaliers de la Libye continuent toujours de subir les répercussions de la crise libyenne. Les rebelles touaregs ayant combattu aux côtés des troupes kadhafistes, il y a quelques mois en Libye, mènent la vie dure aux autorités maliennes dans le nord du pays. En effet, depuis le début du mois de janvier, des affrontements réguliers ont lieu entre l'armée malienne et les insurgés du MNLA(Mouvement National de Libération d'Azawad), qui contrôlent désormais quatre localités au nord du pays dont Léré, Aguelhok et Menaka. C'est une situation qui fragilise encore plus la région du Sahel quand la prolifération des armes de tous genres (missiles sol-air, armes de pointe entre autres) en provenance de la Libye pourrait donner encore plus d'ampleur au conflit. Malgré les nombreux appels au calme, la rébellion signe et persiste. Un afflux massif des réfugiés La semaine dernière à Alger, les représentants du MNLA, conviés par Bamako à la table de négociation, ont rejeté tout compromis. « Les négociateurs présents à Alger ne nous représentent pas, les conclusions auxquelles ils aboutiraient ne nous engagent en rien. Toute négociation avec le Mali doit se baser sur le principe de l'autodétermination de notre peuple et se dérouler en terrain neutre, avec la participation directe des Nations Unies », a déclaré le président du conseil révolutionnaire du MNLA, Abdel Kerim Ag Matafa. « L'insécurité a contraint des milliers d'habitants des régions concernées à l'exode. Au moins 30 000 personnes sont déplacées au Mali et vivent dans des conditions extrêmement précaires », a indiqué le CICR. Selon le Haut commissariat de l'ONU au réfugiés (HCR), le Niger a accueilli quelque 10 000 réfugiés, la Mauritanie 9 000 et le Burkina Faso 3 000. Cependant, en dépit de cet entêtement, Bamako n'a cessé de multiplier les gestes d'apaisement en vue de trouver une issue avant la tenue de l'élection présidentielle le 29 avril. Les parlementaires maliens ont également décidé d'organiser un forum de trois jours, qui débutera le 17 février et sera consacré à la situation sécuritaire au nord du pays. Jeudi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit très préoccupé par les conséquences humanitaires des combats et a appelé les groupes rebelles à cesser immédiatement leurs attaques et à entamer un dialogue avec le gouvernement du Mali pour résoudre leurs griefs. La France a, pour sa part, condamné les attaques meurtrières des rebelles. « La France réitère son attachement à la stabilité, à l'unité et à l'intégrité territoriale du Mali. Nous condamnons les violences au nord du Mali et appelons au dialogue. Dans une démocratie, c'est en effet par le dialogue politique que chacun doit exprimer ses attentes », a déclaré Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.