Un avion libyen a décollé, vendredi soir de Bamako, à destination d'Alger avec à son bord 500 mercenaires, dont des miliciens du "Polisario", qui seront engagés dans les combats menés par le régime du colonel Mouammar Kadhafi contre les insurgés, rapporte l'agence de presse africaine (APA). Citant des sources sécuritaires maliennes, APA affirme que ce nouveau contingent de mercenaires, qui va regagner la Libye par voie terrestre à partir d'Alger, rejoint des centaines de jeunes en provenance de diverses zones du nord du Mali et du sud de l'Algérie, qui appuient les milices de Kadhafi dans leur lutte contre les rebelles. La même source met l'accent sur le soutien apporté par le gouvernement algérien au recrutement des mercenaires au profit du régime libyen. "Le gouvernement algérien s'emploie à faciliter l'arrivée de nouveaux renforts en faveur de Kadhafi de peur de la chute de son régime et des répercussions que cela pourrait provoquer par rapport à la stabilité en Algérie", indique l'agence. Chaque combattant enrôlé reçoit quotidiennement, en contrepartie de son engagement, deux milles dollars, précise la même source, ajoutant que des intermédiaires africains "supervisent le recrutement des mercenaires à partir de cette zone qui avait connu ces derniers temps des conflits armés". La plupart de ces mercenaires avaient déjà participé à plusieurs guerres menées par les milices armées dans la zone du grand Sahara, appuyées par le colonel Kadhafi. Un malien qui a refusé l'offre algérienne de partir en Libye, a déclaré à APA que "l'opération attire plusieurs organisations militaires, y compris le Polisario qui a bénéficié de recettes imprévues". L'opposition libyenne avait déjà dénoncé l'arrivée des mercenaires africains, dont des combattants du "Polisario", à travers les frontières algériennes pour combattre aux côtés du régime libyen. Plusieurs observateurs ont révélé récemment le fort engagement du "Polisario" auprès du régime libyen, en contrepartie d'une promesse de reprise du soutien armé de Kadhafi. La participation des mercenaires à la guerre en cours en Libye et la circulation des armes "font craindre le réarmement des groupes qui évoluent sous l'étendard d'Al Qaida" dans la région du Sahel, note l'agence africaine.