Alors que les chefs d'Etat ouest-africains sont réunis depuis hier à Abuja au Nigéria dans le cadre de la 40e session ordinaire de la CEDAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Afrique de l'Ouest), pour débattre en partie de l'insécurité au nord du Mali, la société civile malienne a décidé, elle aussi, de jouer sa partition. Elle est montée au créneau pour dénoncer l'incapacité du gouvernement à gérer la crise dans le nord. « Les partis politiques se nourrissent de la société civile tout en prenant des décisions unilatérales sans pour autant consulter l'opinion de la société civile qui constitue le noyau de la société. Nous devons réfléchir sur les enjeux de la situation actuelle qui se déroule au nord afin de faire face aux élections », a déclaré Adama Traoré, le président de l'Union nationale des associations des consommateurs du Mali. Et pour finir, les différents acteurs de la société civile malienne ont appelé le gouvernement à démissionner dans les plus brefs délais et également insisté sur le retour à la stabilité dans le nord avant la tenue de l'élection présidentielle du 29 avril. « Nous ne pourrons aucunement parler d'élections libres et transparentes dans la mesure où la sécurité et l'intégrité du territoire sont menacées. À travers la feuille de route que nous avons élaborée, nous, la société civile, demandons la démission du gouvernement afin de trouver une solution pour l'avenir de ce pays », a martelé le président de l'Union des associations des consommateurs maliens. Médiation Sur le terrain, la situation reste toujours tendue, notamment dans la localité de Tessalit. Les affrontements prennent de plus en plus d'ampleur entre les rebelles du MNLA(Mouvement National pour la Libération d'Azawad), lourdement épaulés par les touaregs ayant combattu aux côtés des troupes de l'ancien leader libyen Muammar Kadhafi, et l'armée malienne. L'Union Africaine par la voix de son président, Yayi Boni, a appelé les deux parties au dialogue et assuré avoir entamé des concertations avec des pays du Sahel et le Conseil de paix et de sécurité de l'UA en vue de prendre des initiatives. Exode massif Pour sa part, l'Algérie, qui partage une frontière avec le Mali, s'est dite, elle aussi, prête à œuvrer pour trouver une solution politique. « l'Algérie appuie le dialogue dans un cadre purement politique et souhaite que la question du nord du Mali soit résolue dans un cadre national. Nous sommes disposés à aider toutes les parties pour parvenir à une solution 100 % malienne », a souligné Mourad Medelci, le chef de la diplomatie algérienne. Mais la crise a provoqué l'exode massif de la population au nord du Mali. Selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR), au moins 10000 personnes se sont déjà réfugiées au Niger, 9000 en Mauritanie et 3000 au Burkina Faso.