Face à l'hégémonie des islamistes, couronnés par un large succès aux dernières élections législatives, les partis laïcs tunisiens s'organisent. « L'union fait la force » semble désormais être le mot d'ordre. Samedi, cinq partis dont le PDP(Parti Démocratique Progressiste) et Afek Tunis, ont fusionné en vue d'avoir plus d'envergure sur l'échiquier politique. « Nous avons une occasion historique de peser sur l'équilibre du pouvoir et de mener la bataille qui décidera de l'avenir de la Tunisie à moyen et à long termes », a déclaré Youssef al Chaëd, chef du Parti républicain, faisant partie du nouveau bloc. La domination d'Ennahda, qui détient pas moins de 40% des sièges à l'Assemblée constituante, est mal vécue par les libéraux. Ces derniers avaient présenté lors du scrutin législatif en octobre un nombre pléthorique de candidats, ce qui a contribué à fragmenter leur électorat. Le tourisme à la peine « Cette initiative de combiner les partis centristes modernistes a pour but d'équilibrer le pouvoir et de mieux nous préparer aux futures élections. Mais rassembler le plus de forces possible ne suffit pas. Nous devons aussi développer notre message et le faire parvenir aux groupes défavorisés », a souligné Nedjib Chebbi, le chef de file du PDP. Cependant, la bataille ne fait que commencer puisque les islamistes d'Ennahda ont plus que jamais le vent en poupe dans la Tunisie nouvelle. Par ailleurs, le secteur du tourisme peine toujours à retrouver le moral depuis la révolution du « Jasmin ». Avec une contribution à hauteur de 7% du produit intérieur brut(PIB), ce secteur a connu une perte de près d'un tiers ( soit deux millions de touristes perdus) par rapport à 2010. Une situation à laquelle le nouveau gouvernement tente de remédier. « La priorité cette année est de relancer le tourisme. L'enjeu est vital et le gouvernement actuel en est totalement conscient », a déclaré Elyes Fakhfakh, le ministre du Tourisme. « Le gouvernement actuel n'est pas islamiste, c'est un gouvernement de coalition. Il n'y aura pas de virage concernant le tourisme tunisien. Il n'est pas question de revenir sur la typologie habituelle de nos touristes, ni sur leur façon de concevoir leurs vacances », a-t-il assuré.